Ce
qu’en dit l’éditeur :
Le
jour où il arrive en résidence d’écriture dans une petite ville
du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu’un
certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent
richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux
jeunes « néoruraux », Aurélik et Dora, de l’avoir tué. Mais
dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l’écrivain, c’est
une photo : celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard
de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet « écrivain
national », comme l’appelle malicieusement monsieur le Maire, va
enquêter à sa manière, celle d’un auteur qui recueille les
confidences et échafaude des romans, dans l’espoir de se
rapprocher de la magnétique Dora. Dans une atmosphère très
chabrolienne, Serge Joncour déroule une histoire à haute tension :
les quelques semaines de tranquillité que promettait ce séjour
d’écriture se muent, lentement mais sûrement, en une inquiétante
plongée dans nos peurs contemporaines
Ce
que j’en ai pensé :
Beaucoup
de choses m’ont plu dans ce roman que j’ai pris plaisir à lire,
comme les précédents de cet auteur (découvert avec «U.V» dont il
parle justement dans cet opus.
On
est plongé dans une atmosphère effectivement très chabrolienne qui
devient étouffante, oppressante ; on ne peut manquer de penser
au «Cri du hibou» ou à «Poulet au vinaigre» tant l’ambiance de
cette petite ville du Morvan que décrit Serge Joncour est marquée
par la suspicion et la rumeur.
Le
prétexte premier du roman, ces ateliers d’écriture et ces
rencontres avec les lecteurs, donnent lieu à des scènes assez
drôles parfois mais souvent cruelles (l’écrivain-narrateur évoque
la critique au vitriol de ces romans par une lectrice très énervée,
raconte toute l’ambiguïté d’un atelier d’écriture avec des
illettrés, narre un repas partagé avec l’élite politique du coin
dont pas un membre n’a dû ouvrir un seul de ses romans). Sous
l’humour pointe une sorte de désarroi sincère, de position
trouble de l’écrivain face à son public, un aveu de fragilité.
Mais
sous ce couvert d’autofiction, on se laisse prendre au jeu de
l’enquête policière qui amène le narrateur à rencontrer Dora,
jeune marginale, et à croiser tout un tas de personnages, plus ou
moins impliqués, à démêler les fils de ce microcosme provincial
où tous s’épient, où les enjeux pseudo-écologiques autour de la
forêt révèle le plus sombre de l’âme humaine.
J’ai
beaucoup aimé les contrastes saisissants évoqués dans le livre, le
doigt pointé de l’écrivain-narrateur sur certains des travers de
notre société (sans réseau télécom, sans réseau social, nous
sommes perdus ; préserver une parcelle verte oblige à des
choix non respectueux de l’environnement..).
note
: en tout cas, (rapport au comité de lectrices
intransigeantes qui démontent "UV") si Serge Joncour
venait dans ma petite ville de province, je lui dirais tout le bien
que je pense de ses romans, et j'oublierai de noter que dans ce
roman, son héroïne a d'abord les cheveux courts, mais qu'au bout
d'une semaine ils lui chatouillent le coup, et que parfois elle a les
yeux noirs (image ?) et d'autres fois les yeux bleus ! Quoiqu'il en
soit, j'aime beaucoup ce qu'il écrit ;o)
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