éd Stock
parution le 19 août 2015
288 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
« – Maintenant que tu as vraiment quitté ton mari, on va pouvoir parler.
Je veux que tu deviennes ma femme. Je t’aime, je veux vivre avec toi,
mais avant, il faut que tu laisses tes enfants.
– Pardon ?
– Je suis sérieux. Il faut que tu les laisses à leur père, je te dis ça pour leur bien. Elles seront très heureuses avec lui ; ils partiront vivre en Israël, ce sera beaucoup plus simple, et tu iras leur rendre visite pour les vacances.
– T’es complètement malade.
– Tu sais bien que non, puisque c’est comme ça que ça va se terminer pour les juifs de France. Sept mille juifs sont partis rien que cette année, c’est moi qui l’invente ? Bientôt, il n’y aura plus de juifs en France. Plus un seul juif. Tu te rends compte, un peu ? Le grand rêve de Vichy réalisé par des Merah, des Nemmouche, des Kouachi. Que des petits enfants de bicots qu’on a fait venir du bled pour assembler des boulons, et qui feront mieux que les idéologues du Troisième Reich, sans même avoir besoin de vous mettre dans des trains. Tout ça simplement en jouant avec votre peur. Quelle intelligence ! Quelle économie, surtout. La France nettoyée pour pas un rond. »
– Pardon ?
– Je suis sérieux. Il faut que tu les laisses à leur père, je te dis ça pour leur bien. Elles seront très heureuses avec lui ; ils partiront vivre en Israël, ce sera beaucoup plus simple, et tu iras leur rendre visite pour les vacances.
– T’es complètement malade.
– Tu sais bien que non, puisque c’est comme ça que ça va se terminer pour les juifs de France. Sept mille juifs sont partis rien que cette année, c’est moi qui l’invente ? Bientôt, il n’y aura plus de juifs en France. Plus un seul juif. Tu te rends compte, un peu ? Le grand rêve de Vichy réalisé par des Merah, des Nemmouche, des Kouachi. Que des petits enfants de bicots qu’on a fait venir du bled pour assembler des boulons, et qui feront mieux que les idéologues du Troisième Reich, sans même avoir besoin de vous mettre dans des trains. Tout ça simplement en jouant avec votre peur. Quelle intelligence ! Quelle économie, surtout. La France nettoyée pour pas un rond. »
Née en 1976, titulaire d’un DEA de philosophie politique,
Emilie Frèche est romancière et scénariste.
Ce que j'en ai pensé :
Jusqu'où est-on prêts à aller par amour ? A quoi pourrait-on renoncer ? Voila les questions posées après la lecture de ce roman...
D'ailleurs, est-ce vraiment un roman ? On pourrait être tenté d'y voir une autobiographie tant les éléments de la narration évoquent le réel. On se demande s'il s'agit réellement d'un hasard : la narratrice se prénomme Emilie comme l'auteur, elle évoque une émission de télé où elle est apparue.
Le "roman" nous impose voyeurs d'une histoire de manipulation amoureuse, d'un avilissement de la femme face à l'amant antisémite, radin, détestable. C'est finalement le seul fait que le doute soit permis, et qu'il suppose que l'auteur nous fait peur d'un déballage sentimental personnel, qui m'a dérangée. J'ai eu la sensation d'être le témoin (in)volontaire d'une histoire un peu sordide, j'ai détesté me voir en train de spéculer sur l'identité de cet amant (juré de prix littéraire, critique dans un journal) comme si j'étais surprise à lire un magazine people dans une salle d'attente !
A mon sens, cette histoire de femme piégée est universelle et j'ai vraiment apprécié les qualités narratives d'Emilie Frèche (profondeur du propos, style fluide, etc) mais la sensation de m'immiscer dans une histoire presque impudique m'a un peu gênée.
D'ailleurs, est-ce vraiment un roman ? On pourrait être tenté d'y voir une autobiographie tant les éléments de la narration évoquent le réel. On se demande s'il s'agit réellement d'un hasard : la narratrice se prénomme Emilie comme l'auteur, elle évoque une émission de télé où elle est apparue.
Le "roman" nous impose voyeurs d'une histoire de manipulation amoureuse, d'un avilissement de la femme face à l'amant antisémite, radin, détestable. C'est finalement le seul fait que le doute soit permis, et qu'il suppose que l'auteur nous fait peur d'un déballage sentimental personnel, qui m'a dérangée. J'ai eu la sensation d'être le témoin (in)volontaire d'une histoire un peu sordide, j'ai détesté me voir en train de spéculer sur l'identité de cet amant (juré de prix littéraire, critique dans un journal) comme si j'étais surprise à lire un magazine people dans une salle d'attente !
A mon sens, cette histoire de femme piégée est universelle et j'ai vraiment apprécié les qualités narratives d'Emilie Frèche (profondeur du propos, style fluide, etc) mais la sensation de m'immiscer dans une histoire presque impudique m'a un peu gênée.
Merci aux éditions Stock de m'avoir permis cette lecture en avant-première !
ça a l'air assez particulier, mais ça m'intrigue...je note
RépondreSupprimerIl me tente bien celui-ci ^^
RépondreSupprimerIl est sur ma PAL et j'ai hâte :)
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