Ceux qu'on tue - Peter SWANSON

 

Editions Gallmeister

Parution : 2 mai 2024

Traduction : Christian Cuq

432 pages


Ce qu’en dit l’éditeur :

Londres-Boston, vol de nuit. Ted Severson rencontre la superbe et mystérieuse Lily Kintner. Ils bavardent, boivent des cocktails, et voilà que peu à peu se déclenche un jeu de la vérité au cours duquel, un détail après l’autre, Ted se dévoile à l’oreille bienveillante de Lily. Il lui avoue l’échec de son couple : sa femme, Miranda, le trompe. Il en vient même à confier qu’il la tuerait bien. Et que ce ne serait finalement que justice. Or Lily déclare le plus sérieusement du monde qu’elle est prête à l’aider. Après tout, des tas de gens méritent de mourir, pour toutes sortes de raisons. Mais Lily s’est bien gardée de révéler à Ted son passé de tueuse. Quand les choses dégénèrent, les chances de chacun de s’en tirer ne sont clairement pas les mêmes…

Ce que j’en ai pensé :

Un mari trompé qui rêve de vengeance, une belle inconnue qui lui offre de tuer la femme infidèle. On pourrait presque croire au remake d’un vieux film des années 1950 ou à l’intrigue d’un des romans d’Agatha Christie.

Peter Swanson s’y entend à installer une ambiance dans laquelle prennent corps des personnages intéressants, à la psyché complexe. Et dans ce roman, on en a pour sa faim : la mystérieuse femme fatale, l’infidèle machiavélique, le mari pantois..

Même si l’ensemble a un goût de déjà-lu, l’auteur ménage ses effets, réussit à distiller un brin de suspens et suffisamment d’action pour installer une bonne dynamique.

Un polar qui se lit d’une traite.

L'heure du retour - Christopher M. HOOD

 

Editions Sonatine

Parution : 4 avril 2024

Traduction : Héloïse Esquié

384 pages


Ce qu’en dit l’éditeur :

État de New York, dans quelques décennies. Bill et Penelope mènent une vie à peu près normale. Certes, leur pelouse a laissé place à un potager, et ils se nourrissent désormais de ses légumes. Ils ne dorment plus dans leur chambre, mais sur un matelas près de la cheminée. Quelques clients fréquentent encore le cabinet de psychologue de Bill, cependant ils le paient non plus en dollars mais en boîtes de conserve. Des lubies ? Non, simplement un virus venu des glaces de l’Islande qui a décimé le monde, privant les hommes d’à peu près tout, faisant disparaître dans son sillage les matières premières, l’ordre social et la civilisation. Lorsque Bill et Penelope apprennent que leur fille Hannah, coincée sur son campus en Californie depuis le début de l’épidémie, a rejoint un culte inquiétant appelé le Revival, le couple décide de traverser les États-Unis dans leur vieille Subaru pour voler à son secours. Mais sur un territoire en proie à l’anarchie, aux gangs et à la radicalité extrême, leur voyage va s’avérer pour le moins périlleux.

Ce que j’en ai pensé :

Roman post-apocalyptique, L’heure du retour s’inspire de la pandémie de Covid19 pour retracer l’histoire d’une famille séparée par un nouveau virus venu d’Islande qui a déjà tué les 2/3 de la population mondiale. Tandis que les parents survivent du mieux qu’ils le peuvent sur la côte est, leur fille, étudiante en Californie intègre une secte et semble les appeler au secours.

C’est le début d’un road-trip tour à tour angoissant ou cocasse qui va confronter Bill et Penelope (les parents d’Hannah) à ce qu’il reste de l’Amérique, au meilleur comme au pire. On croise donc un tas de survivalistes ultra-militarisés, des profiteurs en tout genre, de bonnes âmes généreuses, des groupes utopistes et pour finir, cette secte et son gourou, « l’homme sans nom ».

Cette dystopie m’a souvent semblé bien longue, comme si l’intrigue était ralentie par les atermoiements introspectifs du narrateur (Bill est psychologue de profession), ses pensées parasites. Le road-trip est un prétexte pour évoquer la parentalité, l’usure du couple, les relations homme/femme, le racisme et la violence...

La dernière partie prend enfin du rythme (c’est un peu tard, dommage..) mais en devient presque peu crédible.

Une bonne lecture malgré ses quelques défauts (c’est un premier roman).

Neuf vies - Peter SWANSON

 

Editions Gallmeister

Parution : 4 janvier 2024

Traduction : Christian Cuq

416 pages


Ce qu’en dit l’éditeur :

Neuf personnes sans lien apparent entre elles reçoivent simultanément une liste de neuf noms, dont le leur, sans la moindre explication. Lorsque deux d'entre eux sont retrouvés morts, un terrifiant compte à rebours s'enclenche. De nouveaux meurtres s'enchaînent bientôt. Jessica Winslow, agent du FBI, est bien décidée à résoudre cette affaire, d'autant que son nom figure sur la liste.


Ce que j’en ai pensé :

Une liste, neuf noms : Jay, Caroline, Ethan, Alison, Jack, Matthew, Arthur, Franck et Jessica.

Quel est le lien qui unit ces neuf personnages ? Qui décide de les éliminer un à un ?

Peter Swanson a voulu rendre hommage à la « reine » du whodunit, Agatha Christie. Et bien que l’intrigue ne se déroule pas à huis-clos, elle rappelle le célébrissime « Dix petits nègres ». A mesure que les meurtres s’enchaînent, la tension monte, quelques pistes s’ouvrent, et le final ne manque pas de surprendre (même si cet opus-hommage est finalement moins sombre que l’original d’Agatha Christie).

Une lecture plaisante, avec des personnages suffisamment travaillés pour être crédibles, une intrigue qui tient la route malgré des thèmes un peu classiques.

La machine Ernetti - Roland PORTICHE

Editions Le Livre de Poche

Parution : 31 mars 2021

544 pages

Ce qu’en dit l’éditeur :

Mars 1938. Le physicien italien Ettore Majorana disparaît au large de la Sicile. Avec lui, le projet secret sur lequel il travaillait depuis des années.
Automne 1955. On retrouve par miracle les notes du scientifique. Elles inspirent au père Ernetti une idée folle : construire une machine à voir dans le temps. Un chronoviseur. Sur ordre de Pie XII, le prêtre plonge deux mille ans en arrière. L’objectif est simple : prouver l’existence du Christ. Commence alors une course folle entre le Vatican, la CIA, le KGB et le Mossad. Car ce que le père Ernetti va découvrir, en pleine guerre froide, pourrait changer l’ordre du monde.

Ce que j’en ai pensé :

Une plongée dans le Vatican des années 1950, en pleine Guerre Froide, avec la construction d’une machine à voir dans le passé qui pourrait bien ébranler le christianisme et perturber le cours de l’Histoire. OK.

Friande de polars ésotériques, je n’en avais pourtant pas lu depuis 2018 et je me suis laissée tenter par celui-ci dont je ne sais finalement pas trop quoi penser. Je lui ai trouvé un goût d’Indiana Jones édulcoré, avec ses rebondissements un peu faciles, avec des scènes à la limite du cocasse (le futur pape Paul VI qui se révèle 8ème dan de karaté !), des raccourcis et des incohérences, un style trop simple (et l’usage exagéré des points d’exclamation), des personnages un peu fades...

Ça ressemble à du Dan Brown, et chez moi, ce n’est pas un compliment ! C’est dommage, il y avait beaucoup de potentiel dans cette histoire qui m’a semblé souvent bâclée, comme si l’auteur avait eu peur d’écrire 100 pages de plus.

Une déception à relativiser, je réfléchis encore à lire (ou pas) le prochain tome.

Les fils de Shifty - Chris OFFUTT

 

Editions Gallmeister

Parution : 4 janvier 2024

Traduction : Anatole Pons-Reumaux

288 pages


Ce qu’en dit l’éditeur :

Mick Hardin se remet d’une blessure de guerre chez sa sœur Linda, shérif de Rocksalt dans le Kentucky, lorsque le cadavre d’un dealer local est découvert. Il s’agit de l’un des fils de Shifty Kissick, une veuve que Mick connaît depuis longtemps. La police refusant d’enquêter, Shifty demande à Mick de découvrir le coupable. Se débattant entre un divorce difficile et son addiction aux antidouleurs, ce dernier commence à fouiner dans les collines, avec la ferme consigne de ne pas gêner la réélection de sa sœur. Il comprend vite que le meurtre a été mis en scène, et bientôt un deuxième fils de Shifty est abattu. Pourquoi le sort s’acharne-t-il ainsi sur la famille Kissick ? Le temps presse et Mick le sait car dans cette communauté basée sur un code moral intransigeant, la violence appelle la violence.

 

Ce que j'en ai pensé :

Dans ces collines du Kentucky, on ne blague pas avec le sens de l’honneur et avec le respect. Même celui des truands morts. C’est sans doute la raison pour laquelle Mick accepte la mission qui lui est confiée par la vieille Shifty : retrouver qui a tué deux de ses fils. Une bonne raison de se remettre en selle pour ce soldat accro aux antidouleurs dont la sœur est accessoirement shériff de la ville où ont eu lieu les meurtres.

Dans ce polar rural, Chris OFFUTT jongle à chaque page entre rudesse et délicatesse, noirceur et rédemption. Les collines et la faune sont le décor d’une violence qui va crescendo ; les personnages, y compris secondaires (l’Oncle Merle ou Jacky l’inventeur), ont une vraie présence, une authenticité indéniable et souvent, une certaine vulnérabilité que l’auteur sait inscrire dans ce polar bien rythmé.

Une réussite !

Fille de - Christian ROUX

 1 000ème article de mon blog !

Editions Rivages

Parution : 7 février 2024

160 pages



Ce qu’en dit l’éditeur :

Elle s’appelle Sam (pour Samantha). Elle tient un garage à Cassis. Elle a souvent la visite des flics locaux qui viennent sous le moindre prétexte pour se rincer l’œil, car elle est bien fichue. Dans une autre vie, Sam a vraiment côtoyé des flics ; elle les a fuis en compagnie de son père Antoine, chef du gang des Roselames. Le père, la mère et leur copain Franck. Drôle de famille. Aujourd’hui Franck resurgit dans la vie de Sam. Avec une mission à haut risque qui va raviver des souvenirs qu’elle croyait à jamais enfouis.

 

Ce que j’en ai pensé :

Court et efficace ! Voilà du bon polar qui tient en haleine pendant quelques 150 pages où défilent Sam, garagiste, son père Antoine qui perd la mémoire et Franck, l’ami de toujours, le complice des braquages. Franck qui aimerait bien que Sam l’aide à fouiller dans la mémoire perdue d’Antoine pour retrouver le butin de leur dernier braquage. C’est le début d’un road-trip père-fille dans tous les lieux qui ont marqué leurs vies, l’occasion d’un rapprochement pour Sam qui avait coupé les ponts avec son paternel.

Le roman vise l’essentiel mais ne se départit ni d’humour ni des caractéristiques qui font le genre (course-poursuite, intimidations mafieuses, balles qui fusent..) et les personnages sont bien campés, les dialogues réalistes et incisifs, que demander de plus ?

Un bon polar qui confirme que j’aime la plume de Christian Roux.

Un ciel si bleu - TC BOYLE

 

Editions GRASSET

Parution : 7 février 2024

Traduction : Bernard TURLE

528 pages



Ce qu'en dit l'éditeur :

Cat vient de  s’installer en Floride avec son fiancé dans une magnifique maison sur la plage. Pourtant, elle s’ennuie. Un jour, sur un coup de tête, elle achète un des serpents les plus dangereux au monde, un python birman. De l’autre côté du pays, en Californie, c’est un tout autre achat qu’effectue sa mère Ottilie  : de plus en plus sensible à son empreinte écologique, elle franchit un pas supplémentaire vers l’autonomie alimentaire et le recyclage des déchets en se dotant d’un réacteur à criquets. Son fils, Cooper, biologiste spécialisé dans les insectes, n’est pas étranger à ce choix. Mais alors que celui-ci accompagne sa petite amie à la recherche de tiques, il se fait piquer.

Ces choix spontanés et petits incidents vont entraîner une chaîne d’événements dévastatrice qui, depuis le microcosme de la cellule familiale, va s’insérer dans un contexte général de crise climatique. Aucun membre de la famille n’en sortira indemne. Car en Californie comme en Floride, on ne vit plus, on tente de survivre. Quand on ne meurt pas de chaud, c’est l’ensemble des insectes de la planète qui sont retrouvés morts. Les alligators rodent dans les rues inondées, le vent attise les flammes qui menacent d’engloutir les habitations au milieu de la nuit – à moins que ce ne soit l’océan qui finisse par les avaler.

Avec cette fresque environnementale pré-apocalyptique doublée de comédie noire, T.C. Boyle fait montre de toute sa maîtrise – et sa férocité – pour raconter l’accélération des catastrophes écologiques et intimes qui en découlent.

 

Ce que j'en ai pensé :

Apéro-sauterelles ce soir ? Vous êtes prévenus : par les temps qui courent, avec le changement climatique, il va falloir s'adapter ou mourir...

Il va surtout falloir trouver un endroit à peu près vivable, loin des méga-feux, loin des océans qui débordent, et loin de tout un tas de bestioles pas sympas qui ont l'air d'avoir décidé que la nature allait reprendre ses droits. Les tiques, termites et serpents sont bien plus résistants que les papillons ou que les abeilles...

En 2018, je m'étais régalée en découvrant « Les terranautes » du même auteur, et là, encore une fois, j'ai apprécié le ton de ce roman pré-apocalyptique, l'humour sous-jacent malgré les horreurs racontées, et ce portrait caustique de l'Amérique matérialiste et auto-centrée face à l'inéluctable.

C'est à la fois tragique et cocasse, le rythme est enlevé, addictif et c'est encore un très bon cru ! TC Boyle réussit le tour de force de donner un peu d'espoir dans un tableau bien noir.

Comme s'il y avait la moindre chance que manger des grillons sauve de la catastrophe qui se dessine…

La piste du vieil homme - Antonin VARENNE

 

 

Edition : Gallimard (collection « la noire »)

Parution : 4 avril 2024

240 pages

 

Ce qu’en dit l’éditeur :

Simon, septuagénaire, a depuis longtemps rompu avec la France et avec ses enfants. Il est installé depuis des années à Madagascar, où il a monté une petite affaire de tourisme.
Mais lorsqu’une lettre de sa fille lui apprend que son frère, Guillaume, est lui aussi à Mada et qu’il ne donne plus signe de vie depuis plusieurs mois, Simon part aussitôt à sa recherche.
Par les routes et les pistes ravagées de la Grande Île, il suit les indices laissés par son fils. Au rythme chaotique de son voyage, de rencontres en souvenirs, Simon tente de se réapproprier son histoire. Mais n’est-il pas trop tard pour réparer le lien ténu qui l’unit encore à ses enfants ?


Ce que j’en ai pensé :

Rouge la terre de Madagascar qui colle aux chaussures, rouge le sang répandu par les dealers de Tananarive. Une île de misère où la corruption et la violence abîment la carte postale tropicale. C’est là que Simon et son associé ont monté une affaire de buggys pour trimballer les touristes en mal d’exotisme et de sensations fortes.

C’est là qu’a atterri Guillaume, le fils de Simon, au fond de la brousse, là où la route est devenue piste, où les ponts ne résistent pas aux crues et où quelques bonnes âmes tentent de venir en aide à la population (une bonne sœur, un instituteur de brousse..).

Ce très bon roman d’Antonin Varenne nous embarque avec Simon à la recherche de ce fils qu’il connaît mal. Mêlant aventure et mélancolie, la quête du vieil homme est, au-delà du road-trip en terre hostile, un état des lieux de sa vie, de ses échecs et de ses espoirs.

J’ai trouvé les personnages attachants, nuancés (Simon apparaît tour à tour comme blasé et égoïste, mais aussi profondément humain et émouvant) et le périple m’a permis de découvrir une île que je ne connais pas, dans ce qu’elle peut offrir de plus beau mais aussi de plus sauvagement violant.

Encore du très bon pour cet auteur !

Winter's bone - Daniel WOODRELL

 


 Edition : Gallmeister

Parution : 4 avril 2024

Traduction : Franck Reichert

240 pages

 

 

Ce qu’en dit l’éditeur :

Accusé de diriger un laboratoire de crystal meth, le père de Ree Dolly s’est enfui, et les Dolly risquent de perdre leur maison s’il ne se présente pas à son prochain rendez-vous au tribunal. Avec deux jeunes frères qui dépendent d’elle, Ree, seize ans, sait qu’elle doit retrouver son père. En plein cœur des Ozarks, avec l’hiver qui se profile, Ree comprend rapidement que poser des questions au rude clan Dolly peut être dangereux. Mais quand une révélation troublante se profile, Ree trouve en elle-même des ressources inattendues et découvre une famille prête à tout pour protéger les siens.


Ce que j’en ai pensé :

Voilà une gamine qui ne manque pas d’aplomb ! Il lui en faut du courage et de la résilience pour s’occuper de sa fratrie et d’une mère qui perd les pédales alors que le père a disparu dans la nature... Au milieu des rednecks bourrés de méthamphétamine, elle a décidé de poser les questions qui dérangent et d’arpenter les Ozarks gelés pour retrouver son père, mort ou vif.

C’est noir et glauque (on flirte avec les tarés consanguins prêts à tout à chaque page), presque déshumanisé, souvent sans espoir. Je me suis demandé où j’avais mis les pieds ! Pourtant j’aime ça , les histoires sombres…

J’avoue avoir trouvé le roman un peu long, l’auteur trop bavard, mais j’ai aimé l’ambiance et le côté très cinématographique de la narration (en écrivant cette chronique, j’ai d’ailleurs découvert qu’il avait fait l’objet d’une adaptation en 2010 avec Jennifer Lawrence dans le rôle de Ree).

Dompter les vagues - Vendela VIDA

 

Edition : Albin Michel

Parution : 2 mai 2024

Traduction : Marguerite Capelle

304 pages


Ce qu’en dit l’éditeur :

Eulabee et ses trois amies, Maria Fabiola, Julia et Faith, vivent sur les hauteurs de Sea Cliff, quartier huppé de San Francisco. Elles en connaissent les moindres recoins, les plages secrètes et les personnages excentriques. Elles fréquentent le collège de Spragg, établissement privé réservé aux filles, et partagent une amitié comme seules des adolescentes peuvent en vivre.

Un matin, elles sont témoin d’une scène apparemment banale : un homme à bord d’une voiture leur demande l’heure. Eulabee regarde sa montre ; Maria Fabiola s’indigne d’un acte « choquant ». Qui dit vrai ? Si Julia et Faith acquiescent docilement à la version de Maria Fabiola, Eulabee la conteste, ce qui lui vaut d’être exclue de la bande. Quelques mois plus tard, Maria Fabiola disparaît, secouant la paisible communauté et menaçant de faire voler en éclats des vérités cachées.

Entre suspense et émotion, le nouveau roman de Vendela Vida aborde avec une finesse remarquable les mues de l’adolescence et la fin de l’innocence, à la manière de Jeffrey Eugenides dans Virgin Suicides ou de Joyce Carol Oates dans Confessions d’un gang de filles.


 Ce que j’en ai pensé :

Ce n'est pas les vagues que j'ai dû dompter avec ce roman qui me paraissait prometteur, mais ma lassitude…

Une lecture devenue fastidieuse à mesure que les pages défilaient sans rencontrer rien d'autre qu'une caricature de la société bourgeoise américaine, un verbiage paresseux de jeune fille à peine plus maline ou intéressante que n'importe laquelle autre..
C'est long, et ce n'est pas bon ! J'ai vainement attendu une vraie intrigue, le début d'un évènement et d'une enquête mais je suis restée sur ma faim. Un roman assez terne, où même la disparition d'une ado alors qu'un exhibitionniste semble trainer dans les parages ne donne finalement pas beaucoup de pep's à une narration monotone et au style plutôt plat.

Un roman trop long pour ce qu'il a à proposer.


(NB : quelle jeune fille lécherait les orteils "palmés" d'un camarade de classe ?? cette anecdote m'a achevée !)

Okavango - Caryl FEREY

Editions GALLIMARD- Série Noire

Parution : 17 août 2023

544 pages



Ce qu'en dit l'éditeur :

Engagée avec ferveur dans la lutte anti-braconnage, la ranger Solanah Betwase a la triste habitude de côtoyer des cadavres et des corps d'animaux mutilés.
Aussi, lorsqu'un jeune homme est retrouvé mort en plein cœur de Wild Bunch, une réserve animalière à la frontière namibienne, elle sait que son enquête va lui donner du fil à retordre. D'autant que John Latham, le propriétaire de la réserve, se révèle vite être un personnage complexe. Ami ou ennemi ?
Solanah va devoir frayer avec ses doutes et une très mauvaise nouvelle : le Scorpion, le pire braconnier du continent, est de retour sur son territoire...

Premier polar au cœur des réserves africaines, Okavango est aussi un hymne à la beauté du monde sauvage et à l'urgence de le laisser vivre. 

 

Ce que j'en ai pensé : 

Premier polar de Caryl FÉREY pour moi et un sujet qui m'invite à sa lecture : l'Afrique.

Polar que j'ai lu en quelques heures mais qui m'a un peu laissée sur la touche.

L'histoire est addictive : le combat de rangers namibiens pour préserver la faune africaine sauvage en voie de disparition et très convoitée par les contrebandiers. Des gentils et des méchants au milieu de bêbêtes super dangereuses, une piqûre de rappel sur les guerres qui ont animé le sud du continent, sur les enjeux économiques (mines de diamants, trafic d'ivoire, ségrégation et racisme, colonisation..).

Pourtant, j'ai trouvé les 2 premiers tiers du polar un peu mous, pas assez "sous tension" et quelques pages peut-être inutiles parce qu'elles cassent le rythme. J'ai souri aussi au sujet des personnages, parfois à la limite de la caricature (on sait déjà qu'à la fin les méchants vont mourir, où serait la morale dans le cas contraire !!).

J'ai souvent dû relire plusieurs fois le même paragraphe avant de me faire (ou pas) au style de l'auteur, parfois haché (usage des tirets), parfois lent ou maladroit, avec des expressions "littéraires" mal appropriées qui ont ralenti ma lecture et légèrement gâché mon plaisir.

Mais, au final, c'était plutôt pas mal. A voir si je tente un des opus précédents..


La situation - Karim MISKÉ

 

Editions Les Avrils

Parution : 23 août 2023

256 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

France 2030. Kamel Kassim vit dans le quartier de Belleville et depuis trois mois, des affrontements entre coalition de gauche et milice d’extrême droite embrasent Paris et sa banlieue. Pour préserver ce qu’il reste de ses idéaux, Kamel évite de sortir de chez lui. Jusqu’au jour où une attaque au pied de son immeuble l’oblige à s’impliquer. Il plonge alors dans la noirceur d’un pays fracturé : ses rouages politiques, ses intrigues sinistres. Ses ultimes zones d’humanité qui aident à espérer.

Ce que j'en ai pensé :

Février 2030. Des membres de « La Ligue », groupuscule d'extrême-droite ultra-catho, ont fait irruption à l'Assemblée Nationale. La présidente, noire, a été pendue et tous les députés d'origine africaine ou maghrébine ont été tués. La guerre civile a obligé le Président de la République à trouver refuge à Chartres où s'installe le gouvernement tandis que l'Ile-de-France s'embrase et oppose «islamo-gauchistes », wokistes, bandes islamistes et groupes fascistes. La banlieue ouest de Paris est devenue une zone de non-droit où Uzi et Kalashnikov font régner la terreur.

Kamel, auteur de polars, s'est isolé chez lui jusqu'à ce terrible jour de mai où son univers et ses certitudes basculent…

Dans ce roman (qui, à l'éclairage des émeutes de juillet dernier semble bien loin d'une utopie), l'auteur brosse un portrait effrayant de ce qu'est en train de devenir notre société. Un monde de chaos, de terreur, où le racisme et les tous les extrémismes dessinent une image manichéiste des rapports humains.

Il donne à réfléchir sur la violence des hommes (et de leurs idées), sur le désir de vengeance et de revanche, mais apporte malgré tout une lumière, un espoir. Qui devient-on quand les fractures sociales et politiques génèrent une guerre civile ? Que reste-t-il d'humanité en chacun de nous ?

J'ai beaucoup aimé ce roman, non seulement pour les questions qu'il suscite, mais également pour le style de Karim Miské qui glisse, entre ces pages dramatiques, des références à la culture africaine, évoque la littérature et qui laisse espérer qu'il reste un peu d'intelligence chez l'homme.

Derrière ce roman qui prend souvent l'allure d'un thriller politique, j'ai apprécié le regard érudit et humaniste de l'auteur, sa faculté à faire alterner horreur et espoir, sa pertinence face à ce qui se noue dans les banlieues.

Merci à Babelio Masse Critique et aux éditions Les Avrils pour ce roman.

Coup de pelle - Alice POL

 


Editions Robert Laffont 

Parution 11 mai 2023

324 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Un village de montagne isolé par la neige, un commissariat morne, de nouveaux collègues plus calmes qu'un pré suisse à l'heure de la sieste. Voilà ce que Charlie, jeune capitaine de police obsessionnelle et singulière, découvre après une enquête criminelle douloureuse qui lui a coûté son poste.
Tandis qu'elle tente, raquettes aux pieds, de s'accoutumer à son nouvel environnement sans sombrer dans un ennui abyssal, le corps d'un jeune homme est retrouvé devant le portail d'une ferme. Affublée d'un chiot dont elle ne voulait pas et de Marc, son binôme, d'une mollesse rare, Charlie se lance, ralentie par la neige résolue à ne pas fondre, dans cette nouvelle investigation qui pourrait la mener aux confins de la souffrance, de la vengeance et de la folie.


Ce que j'en ai pensé :

 Il s'est déjà écoulé 1 an sans aucune publication ? Pourtant je n'ai pas manqué de lire, à un rythme moins soutenu qu'auparavant, certes (j'ai la flemme et je deviens plus difficile dans mes choix, éludant donc la plupart du temps la nécessité de restituer des lectures moyennes, et pour être honnête, j'ai franchement manqué de temps ces derniers mois)..mais j'ai lu...

...du mauvais (j'y reviendrai) et du bon (et je ne me vois pas faire un flashback sur 12 mois, hors peut-être sur "Free queens" de Marin LEDUN)

Bref..J'ai lu. Beaucoup.

Et je suis tombée, par hasard, et sans doute par erreur, sur le premier roman d'Alice POL, actrice..aurais-je dû me méfier ? J'y suis allée bille en tête, sans doute influencée par cet article de Ouest France.

Alice Pol s'est vue encouragée par Laurent Zeitoun (scénariste, réalisateur et producteur de, entre autres, L'arnacoeur, ou Intouchables) qui ce jour-là aurait dû être mieux inspiré.

Alors, que dire ? Alice Pol n'est déjà (à mon goût) pas une actrice notable, mais lui accordant le bénéfice du doute, j'ai  commencé ce roman.

Je simplifie à l'extrême, nullité absolue... le constat est sauvage mais ;

-Il (Laurent Zeitoun) m’a dit « Alice, il y a une voix, il y a un ton, j’ai adoré, il faut que tu le fasses lire’ »

NON, il n'y  a pas de voix, ni ton : on se retrouve face à un gloubi-boulga incompréhensible mêlant réminiscences et angoisses, enquête en cours..

Il n'y a aucun style : Alice Pol, use et abuse des adverbes et des adjectifs, et écrit, par exemple :


« Après cette escalade plus scabreuse encore que sa vie, il fallut faire le lit. Léon avait pris soin de préparer une paire de draps dépareillés jusqu'à l'outrance, ça relevait de la provocation, elle se félicita d'avoir pris son oreiller. Avec son confort incomparable, son sommeil pourrait sans doute accepter cette taie aux redoutables coloris. »


J'ai vite lâché l'affaire (au premier quart du roman,,,), m'ennuyant ferme, trouvant tout simplement indigeste ce verbiage superficiel, faussement « intellectuel », ces conversations inabouties et bancales.

Un polar un peu morne, mais surtout agaçant, et qui aurait mérité une relecture plus sévère..