Ce qu'en dit l'éditeur :
"Quelle structure familiale avez-vous connue ? J'avais répondu : aucune.
Gardez-vous une image forte de votre père et de votre mère ? J'avais
répondu : nébuleuse. Vous jugez-vous comme un bon fils (ou fille) ? Je
n'ai jamais été un fils. Dans les études que vous avez entreprises,
cherchez-vous à conserver l'estime de vos parents et à vous conformer à
votre milieu social ? Pas d'études. Pas de parents. Pas de milieu
social. Préférez-vous faire la révolution ou contempler un beau paysage ?
Contempler un beau paysage. Que préférez-vous ? La profondeur du
tourment ou la légèreté du bonheur ? La légèreté du bonheur. Voulez-vous
changer la vie ou bien retrouver une harmonie perdue ? Retrouver une
harmonie perdue. "
(le narrateur cherche une Fiat 500 vert d'eau tout au long du roman)
Ce que j'en ai pensé :
Pour la première fois, j'ai eu la sensation étrange de ne pas accrocher, de ne pas me sentir touchée par ce roman...Beaucoup de mal à me laisser envelopper par l'atmosphère particulière à cet auteur que j'aime tant et je n'ai pas l'impression d'avoir peiné sur les 27 autres romans que j'ai lus auparavant...
Et puis, la magie opère après quelques dizaines de pages. J'ai retrouvé avec plaisir les thèmes récurrents, les pistes autobiographiques, trouvé les indices qui mènent aux autres livres qui composent son oeuvre (Paris la nuit, les dimanches, les carnets-répertoires où sont notés noms-adresses-téléphones de personnes mystérieuses...).
C'est un roman qui parait très personnel, plein de références aux choses qui ont marqué l'enfance de Modiano, les secrets, les milieux interlopes. C'est aussi très onirique, on y trouve des coïncidences étranges (le chien perdu qui l'accompagne et qui ressemble étrangement à celui de son enfance, la visite de l'aquarium du Trocadéro).
Ici, l'odeur de l'éther joue le rôle de la madeleine de Proust et sert de fil conducteur aux réminiscences du narrateur, l'amène à superposer les époques, les souvenirs. Les rencontres, parfois étonnantes (celle de la "bande" d'étudiants autour du Dr Bouvière, sorte de philosophe-gourou), lui permettent de s'affranchir du poids de son passé, de prendre soudain sa vie en main en acteur et non plus en spectateur un peu passif.
Au final, je me rends compte qu'au fil des pages je me suis laissée séduire à nouveau par la plume de Modiano, même si ce n'est pas le roman que j'aurais préféré.
tiens la photo du couple, c'est la couverture de "Comme les amours" !
RépondreSupprimerça m'avait interpellée aussi !
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