Le roi disait que j'étais diable - Clara DUPONT-MONOD

Ce qu'en dit l'éditeur :
Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai… Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII. Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible. Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.

Ce que j’en ai pensé :
J’attendais avec impatience ce roman envoyé gracieusement par Price Minister dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire et que j’avais repéré depuis la rentrée. J’avais donc hâte de m’y plonger et de découvrir l’histoire romancée d’Aliénor d’Aquitaine dont je ne savais finalement que peu de choses.



Ce roman en deux parties donne la parole à trois protagonistes ; d’abord se succèdent le témoignage d’Aliénor et celui du roi Louis VII le Jeune (paragraphes en italique), puis, pour clore le livre, dans une deuxième partie bien plus courte, la conclusion apportée par l’oncle d’Aliénor, Raymond de Poitiers, avec qui elle a été soupçonnée d’entretenir une relation incestueuse.
L’épopée commence au mariage d’Aliénor, alors âgée de 13 ans, et de Louis VII et s’achève au retour de la seconde croisade qui marquera la séparation des époux.

Au-delà d’un récit aux allures historiques, se dessinent les portraits de deux personnes que tout oppose mais que les intérêts politiques ont amené à s’unir : Aliénor y est décrite tout à la fois comme une femme forte, combative, subjuguée par la violence (celle de la guerre, celle des hommes, celle des bas-fonds de Paris) et comme une femme libre, sensuelle, bercée de poésie, amie des troubadours, amatrice de jolies robes et de luxe.
Louis VII, pétris d’admiration et d’amour pour cette peu ordinaire Aliénor, s’affiche comme un être faible, maladroit, ne sachant pas (ou mal) exprimer son amour alors qu’il est plus un homme de paroles que de conflits, subitement contraint à exercer le pouvoir royal, peu enclin à la chose politique, seulement porté par la foi (il se destinait à devenir moine et son obstination à rejoindre Jérusalem est sans doute l’une des causes de l’échec de la croisade)…

J’ai beaucoup aimé ce roman ! J’ai presque trouvé plus de charme à la seconde partie, celle où s’exprime Raymond de Poitiers (la narration est celle de son « ombre », il est décédé lors d’un combat près d’Antioche mais continue de « veiller » sur sa nièce Aliénor). Pourtant la double-narration de la première partie (Aliénor/Louis) est agréable à lire et passionnante dans ce qu’elle montre de leurs relations et révèle des mentalités du Moyen-Age. J’ai retrouvé un plaisir identique à celui que j’avais ressenti à lire « Du domaine des murmures » de Carole Martinez : le verbe est choisi, délicat, restitue parfaitement les émotions sensuelles d’Aliénor, les atermoiements de Louis VII.
J’ai donc très envie de découvrir « La passion selon Juette » du même auteur.

Merci à Olivier de Price Minister :


et aux éditions Grasset pour ces quelques heures de lecture-plaisir qui s'ajoutent à mon challenge 1% !

2 commentaires:

  1. j'ai prévu de le lire bientôt, ton billet me conforte dans cette décision, tu parles très bien de ce roman.

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  2. C'est vrai que la deuxième partie est complètement différente de la première. Du coup, tu as dû regretter que la deuxième partie soit si petite!

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