Le jardin de bronze - Gustavo MALAJOVICH

t
Titre original : El jardin de bronce
traducteur : Claude Fell
éd Actes Sud - 528 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Mystérieusement disparue à la sortie du métro en compagnie de sa baby-sitter, la petite Moira n’arrivera jamais au goûter d’anniversaire où l’attend son père.
Ses parents placent d’abord tous leurs espoirs dans les appels à témoins, puis se déchirent à mesure que l’enquête policière piétine. L’homme, seul, continuera la lutte. Après une dizaine d’années de recherches et d’innombrables impasses, une petite araignée en bronze, et l’alliage particulier de son métal, déporte l’enquête des pavés de Buenos Aires aux confins d’Entre Ríos, où un Kurtz argentin règne au coeur des ténèbres du Paraná. Et c’est dans un jardin de bronze aux arbres métalliques envahis par la végétation que des statues de femmes, ou plutôt d’une même femme reproduite à l’infini, révèlent l’effroyable aliénation des liens du sang.
Un Buenos Aires gothique où des édifices majestueux abritent des bureaux démantelés, une police corrompue, des médias à la solde du pouvoir : si la réalité argentine est ici bien prégnante, la singularité de ce roman tient surtout à la conduite de la tragédie intime d’un homme qui était loin de chercher la terrible vérité qu’il s’est acharné à découvrir.
Né en 1963 en Argentine, Gustavo MALAJOVICH abandonne 
son métier d'architecte pour se consacrer à l'écriture. 
Après plusieurs scénarios pour le cinéma et la télévision, 
il signe son premier roman : Le jardin de bronze en 2012.
Ce que j'en ai pensé : 
Un polar de 520 pages, peu ordinaire, et qui confirme qu'Actes Sud sait choisir ses écrivains !
L'histoire qu'on pourrait imaginer banale (une gamine qui disparait, un couple de parents qui se déchire) se mue en une intrigue passionnante où les rebondissements surviennent au détour d'une narration qui semble (faussement) ralentir, les paysages se succèdent et s'entrechoquent (de la Buenos Aires gigantesque et trépidante, moderne, aux rives du fleuve Parana, exubérants d'exotisme, de plantes luxuriantes), les milieux sociaux s'opposent (artistes, classe moyenne, junkies, paysans), et le tout comme emmené par un air de tango qui varie les rythmes, étourdit, surprend.
Les personnages sont dépeints avec la plus grande vraisemblance, jusqu'au fond de leurs âmes et on découvre quelques spécimens étonnants et finalement sympathiques comme ce détective privé un peu bizarre qui fait cohabiter dans son bureau une poule et un chat ou ce mafieux repenti par amour pour ses enfants. La galerie de portraits est riche : de la SDF défigurée aux joueurs de dominos, chacun contribue à entretenir l'atmosphère de ce polar qui s'intensifie, s'alourdit de page en page. Et on finit par découvrir de drôles de secrets !
Pour un premier roman, c'est une réussite !
J'ai beaucoup aimé, j'ai été enchantée et j'ai été ravie de lire en 4ème de couverture qu'il s'agissait du premier opus d'une trilogie.

Extrait :
"Il n’y a pas de boîte à secrets qui ait autant de doubles-fonds que l’âme d’une femme."

2 commentaires: