éd Calmann Lévy - 192 pages
Ce qu'en dit l'éditeur:
"Nous aurions filé vers les Pyrénées. On aurait coupé l'Espagne de haut
en bas. Une manière de césarienne pour exhumer ton histoire. Nous
serions remontés au début, jusqu'à Fès, ta ville natale. Serions-nous
jamais arrivés ?"
À l'automne 2012, j'ai voulu emmener mon père marocain dans les rues de sa jeunesse, le quartier juif de Fès, la médina, l'entrelacs de ses souvenirs campés entre l'université de la Karaouine et la façade de l'Empire qui fut jadis le plus grand cinéma d'Afrique du Nord.
J'ai fait le voyage sans lui. La maladie en a décidé ainsi, je suis devenu à sa place le marcheur de Fès. J'ai compris à quoi tient une existence. Un kilomètre à peine sépare le mellah de la ville moderne, le monde juif de l'ancien secteur européen. Dans ce mouchoir de poche, Moshé Maman est devenu Maurice Maman. Comme tous les siens, le Juif marocain a rêvé de s'intégrer à la France, de parler sa langue, d'y construire sa maison, sa famille, son avenir.
J'ai traversé les ruelles et les cimetières, poussé la pore des rares synagogues, parlé aux derniers Juifs fassis dont la flamme s'éteindra bientôt. À chaque pas, je suis tombé sur ce père longtemps inconnu. Jusqu'à tomber sur moi, à l'improviste.
À l'automne 2012, j'ai voulu emmener mon père marocain dans les rues de sa jeunesse, le quartier juif de Fès, la médina, l'entrelacs de ses souvenirs campés entre l'université de la Karaouine et la façade de l'Empire qui fut jadis le plus grand cinéma d'Afrique du Nord.
J'ai fait le voyage sans lui. La maladie en a décidé ainsi, je suis devenu à sa place le marcheur de Fès. J'ai compris à quoi tient une existence. Un kilomètre à peine sépare le mellah de la ville moderne, le monde juif de l'ancien secteur européen. Dans ce mouchoir de poche, Moshé Maman est devenu Maurice Maman. Comme tous les siens, le Juif marocain a rêvé de s'intégrer à la France, de parler sa langue, d'y construire sa maison, sa famille, son avenir.
J'ai traversé les ruelles et les cimetières, poussé la pore des rares synagogues, parlé aux derniers Juifs fassis dont la flamme s'éteindra bientôt. À chaque pas, je suis tombé sur ce père longtemps inconnu. Jusqu'à tomber sur moi, à l'improviste.
Eric FOTTORINO (à droite) et son père "biologique", Maurice MAMAN
Ce que j'en ai pensé :
J'avais beaucoup aimé "L'homme qui m'aimait tout bas" et "Le dos crawlé" ; le style de l'auteur est empreint de douceur et de tendresse, d'un rien de nostalgie et les mots sonnent juste, comme parfaitement choisis.
J'avais hâte de lire cet opus que, bizarrement, je n'imaginais pas si autobiographique. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais imaginé une balade marocaine sans autre intention que de nous faire découvrir une ville, et dès lors qu'un livre parle du Maroc, je rêve de boucler mes valises et de filer là-bas !
Rien de tout ça dans ce roman, ou plutôt si ! Tout ça et plein d'autres choses en plus ! Eric FOTTORINO nous raconte comment il a découvert, de ruelles en ruelles dans le mellah, l'enfance de son père, juif marocain sous le protectorat français, comment "Moïse le Fassi" (Maurice le français) est devenu médecin, comment il a fait le deuil d'une jeunesse, d'une soeur. FOTTORINO se pose en pèlerin de la mémoire alors que son père, malade d'un cancer, ne peut l'accompagner à la découverte d'une part de son histoire, de son héritage.
C'est un roman touchant, tendre, que j'ai aimé pour sa nostalgie et sa douceur.
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