éd. Flammarion - 304 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Ici, lorsque quelqu'un disparaît, on dit simplement qu'il
s'est évaporé, personne ne le recherche, ni la police
parce qu'il n'y a pas de crime, ni la famille parce qu'elle
est déshonorée. Partir sans donner d'explication, c'est
précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là. Comment
peut-on s'évaporer si facilement ? Et pour quelles
raisons ? C'est ce qu'aimerait comprendre Richard B.
en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son
père, Kaze. Pour cette femme qu'il aime encore, il mènera
l'enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des
travailleurs pauvres de San'ya à Tokyo et des camps
de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi
rechercher celui qui a voulu disparaître ?
Les évaporés se lit à la fois comme un roman policier,
une quête existentielle et un roman d'amour. D'une façon
sensible et poétique, il nous parle du Japon contemporain,
de Fukushima et des yakuzas, mais aussi du mystère que
l'on est les uns pour les autres, du chagrin amoureux
et de notre désir, parfois, de prendre la fuite.
Thomas B. Reverdy est un romancier né en 1974, Les évaporés
est son 6ème roman, retenu pour les prix Goncourt, Décembre et
Roman Fnac, il a obtenu le prix Jospeh Kessel en 2014.
Ce que j'en ai pensé :
Les évaporés est devenu un livre-hérisson avec plein de phrases que je voudrais reproduire ici. J'ai passé quelques heures magnifiques à le dévorer, comme emportée par la vague de ce tsunami qui ravagea le Japon.
Ce roman est un condensé de bonheur et de tristesse aussi, d'exotisme (qui n'est pas là où on le croit), de légendes et de fantômes, de recherches (de l'autre et de soi), et surtout d'espoir. L'auteur nous emmène dans ce pays ravagé, sans céder au pathos ni aux clichés, il nous transporte dans un monde presque onirique où partout l'amour est sous-jacent. C'est un roman tout à la fois grave et léger, réfléchi et fantasque, au bord d'un désespoir qui n'en a que le nom dans une philosophie toute japonaise.
Un livre parfait, pour tout un tas de raisons !
Extraits :
"Vous songez qu'il n'y a pas de catastrophe naturelle. Juste des tragédies humaines, provoquées par la nature à qui tout cela est bien indifférent. Les hommes, dans le fond, ils n'auront fait que passer dans cet endroit. (...) Il y a toujours quelque chose de dérisoire dans le tragique."
" Les mauvaises raisons d'agir avaient toujours le même nom et Richard le connaissait par coeur : c'était l'espoir."
" Quand on n'a plus grand chose à se dire, on trouve des mots quand même, pour ne parler de rien. Ça ne veut pas dire qu'on ne s'aime pas."
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