Mar azul - Paloma VIDAL

éd Mercure de France - février 2015 -208 pages
Trad. du portugais (Brésil) par Geneviève Leibrich
Ce qu'en dit l'éditeur :
Vicky a disparu le 26 juin 1976. Il faisait un soleil splendide. L’hiver, on ne sait pas pourquoi, refusait d’arriver. Elle m’avait téléphoné le matin, plus tôt que d’habitude et dit qu’elle avait peur. Proférée ainsi, abruptement, c’était une phrase à moi et c’est ce que je lui ai répondu. Nous avons raccroché.
[…] Mais trois mois après, j’ai pris un autocar à la gare routière pour suivre un trajet incertain vers le nord. Je me sentais complètement vide et le vent aurait pu m’emporter aussi bien.


Aujourd’hui, la narratrice – nous ne saurons jamais son nom – vit seule à Rio, au bord d’une plage, hantée par le passé. Autrefois, elle habitait en Argentine, auprès de son père, un célèbre architecte. Un jour, brusquement, il est «parti», sans plus donner de nouvelles. Avant ce mystérieux «départ», il l’avait confiée à une amie pour qu’elle l’élève avec sa propre fille, Vicky, qui va disparaître à son tour. Alors mieux vaut fuir…
C’est une poignante évocation du drame des disparus sous la dictature militaire en Argentine que Paloma Vidal nous donne ici. Chercher à comprendre, savoir ce qui a été un accident, une arrestation, un enlèvement – n’avoir que des bribes auxquelles se raccrocher, quelques pages d’un journal intime, quelques images, guère de noms, pour se construire une identité. Mar azul est un douloureux travail sur la mémoire, un long poème sur l’absence. 
Née en 1975 dans la capitale argentine, Paloma Vidal vit depuis l'âge de 
deux ans au Brésil. Sa difficulté à se définir – brésilienne ou argentine ? 
– est le moteur de sa création littéraire. 
Mar azul est son 4ème roman, le 1er à être publié en français.
Ce que j'en ai pensé :
Quel déconcertant premier chapitre, constitué uniquement de dialogues, les uns à la suite des autres, sans qu'on sache véritablement qui dit quoi, même si l'on devine que deux adolescentes bavardent..!! La fin de cet incipit est d'ailleurs un peu rude : on devine une jeune fille sexuellement forcée par quelqu'un qu'on n'identifie pas et cela contribue à créer le malaise...
La suite m'a surprise aussi : je n'ai pas bien compris pourquoi brusquement on se retrouve avec une narratrice d'environ 70 ans qui égrène des souvenirs (son père volatilisé volontairement, sa meilleure amie, devenue militante et "disparue" sous la dictature), parle d'un voyage en bus que je n'ai pas réussi à situer dans le temps. Une narratrice qui écrit un journal et lit celui de son père, puis alterne avec la description de ses maux physiques (qu'a-t-elle aux pieds ? ça non plus je n'ai pas compris..) nécessitant des rendez-vous chez divers toubibs et ses incursions à la piscine municipale. On devine que l'eau, la mer, la routine d'écriture sont les thèmes principaux mais sans comprendre où l'auteur veut nous emmener. S'il n'y avait la quatrième de couverture, tout ceci aurait été abscons.
Je suis restée au bord de cette histoire, insensible à l'intrigue, tentée de ne pas finir le roman mais j'ai toutefois apprécié le style.

1 commentaire:

  1. Cela m'arrive aussi de rester un peu à côté même si le style est de qualité ^^

    RépondreSupprimer