éditions
Métailié
Parution
: mars 2016
Titre
original : Un 'idea di felicità
Traduit
par : Serge Quadruppani
144
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Ce
texte est né d’une conversation entre deux hommes venus d’horizons
et de pays différents, l’écrivain chilien Luis Sepúlveda et le
gastronome italien Carlo Petrini, défenseur du slow food et du
“manger local”.
De l’Amazonie au cœur de l’Afrique, de
l’expérience amère de l’exil à la communion collective de
Terra Madre, les souvenirs et pensées de ces deux auteurs
d’exception tissent une conversation qui passe en revue l’actualité
et la littérature, la gastronomie et la politique, la défense de la
nature et de la tradition.
Rencontres, récits, histoires de grands
leaders et de petits héros du quotidien, Petrini et Sepúlveda nous
entraînent à leur suite dans cette quête du droit au plaisir qui
est aujourd’hui le plus révolutionnaire, le plus démocratique, le
plus humain des objectifs. Avec cependant la lenteur et la sagesse de
l’escargot.
Parce que nous aussi nous pouvons cesser de courir vers
une destination inconnue, et recommencer pleinement à exister.
Carlo Petrini, né en 1949 à Bra (Piémont), est le fondateur du mouvement
Slow Food, qui prône un autre rapport à la nourriture et à
l’environnement, fondé sur le respect de la nature et les cycles lents.
Luis
Sepúlveda est né le 4 octobre 1949 à Ovalle, dans le nord du
Chili. Étudiant, il est emprisonné sous le régime de Pinochet
pendant deux ans et demi. Le
Vieux qui lisait des romans d’amour,
son premier roman traduit en français, a reçu le Prix France
Culture du roman étranger en 1992 et connaît un très grand succès
dans le monde entier, il est traduit en 35 langues.
Ce
que j'en ai pensé :
Que
pouvons-nous attendre de demain ? Et que pouvons-nous faire pour que
nos lendemains soient heureux ? Tant qu'à y réfléchir, finalement,
qu'est-ce que le bonheur ?
Les
deux auteurs qui engagent la conversation dans la première partie de
cet essai, donnent parfois l'impression de tergiverser..pourtant ils
se rejoignent sur une idée commune : le monde a besoin de partage !
L'humanité qui a abusé des ressources naturelles court à sa perte
et pourtant, partout dans le monde, à petite échelle, existent des
solutions pour préserver l'homme et lui permettre d'évoluer en
bonne intelligence.
Cet
ouvrage est un manifeste (clairement joyeux et positif) qui ouvre de
nouveaux horizons ; les initiatives locales sont porteuses d'espoir,
elles génèrent du BON ! et il suffit de courir le monde, comme
l'ont fait les auteurs, pour se rendre compte que la plus grande
problématique est celle de la nourriture : la gastronomie est le
lien universel. Parce qu'elle permet la transmission des savoirs
culinaires, l'exploitation des ressources disponibles (comment
cuisiner les pelures de légumes de façon gourmande alors que les
pays riches gaspillent ?), parce qu'elle est aussi le moyen de lutter
contre la faim par le biais de la réappropriation des cultures
diversifiées, traditionnelles, familiales (l'exemple des jardin bio
des favelas au Brésil est riche d'enseignement).
Sepulveda
aborde la politique (et l'économie) comme explication de l'échec,
donne des pistes, (ses anecdotes sont savoureuses !!) que conforte
Carlo Petrini, militant au sein du mouvement slow food.
Tir
nourri contre les multinationales qui modifient génétiquement les
graines, tiennent le monopole agricole, proposent des semences
inadaptées à certains climats (et font abandonner la polyculture à
des populations qui en cas de cataclysme naturel pouvaient toutefois
assurer leur auto-subsistance), Deux idées de bonheur est
aussi un plaidoyer pour le bonheur dans les choses simples : se
retrouver au bout du monde pour partager des expériences autour d'un
verre de vin ou de maté, parce que l'homme, même s'il ne parle pas
la même langue a d'abord beaucoup à donner et à partager...
Un
bouquin qu'on referme avec un autre regard sur notre façon d'aborder
le monde, qui explique que les innovations technologiques conjuguées
aux méthodes ancestrales devraient permettre de nourrir la planète
entière sans nuire à l'environnement, à la "Terre mère",
et, sans être militant écolo, c'est une lecture qui interpelle,
conforte, donne des pistes !
des liens à explorer :
Terra Madre (clic) pour en savoir plus sur Carlo Petrini et sur la slow food, ici
Pour aller plus loin, le livre de Carlo Petrini Bon, propre et juste - Éthique de la gastronomie et sauvegarde alimentaire aux éditions Yves Michel – 2006 (ISBN 2913492436)
J'ai pas lu dessus et la fin plutôt optimiste est une bonne chose ! Tu lis vraiment de tout dis-donc !
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