éditions du SEUIL - collection Policiers
Parution : Septembre 2015
Titre original : Cold quiet country
Traduit par Brice MATTHIEUSSENT
Ce qu'en dit l'éditeur :
Hiver 1972. Bittersmith, bled perdu du Wyoming.
Burt Haudesert gît dans sa grange, la gorge transpercée par une fourche.
Pour
le shérif, un seul coupable possible : Gale G’Wain, garçon de ferme
orphelin venu d’ailleurs. Pour preuve, il a pris la fuite avec la fille
de la victime, celle qui a de curieuses visions quand quelqu’un va
mourir.
Le shérif n’a que 24 heures
pour les rattraper : demain, il sera à la retraite. Aussi mène-t-il la
chasse au couple avec une férocité redoublée et l’aide d’une milice, la
Loge, alors que la tempête de neige menace. Mais il apparaît vite que
l’esprit de justice n’est pas le seul motif qui l’anime…
Dans
un décor hostile et lumineux, seuls le fracas des armes et les cris de
haine des hommes troublent le silence. La traque prend une dimension
poignante au fur et à mesure que l’insoupçonnable vérité se dessine.
Clayton Lindemuth, né dans le Michigan, a grandi dans l’ouest rural de
la Pennsylvanie et étudié à l’Arizona State University. Désormais établi
à Chesterfield, Missouri, il travaille dans les assurances et, quand il
n’écrit pas, il s’entraîne pour le marathon.
Ce que j'en ai pensé :
Pour ce qui est du froid, je valide ! La tempête, venue du Canada, s'approche du Wyoming avec de la neige en tourbillons et des congères...
Par contre, pour ce qui est du "paisible", on repassera ! Rien n'est calme dans ce patelin paumé, et surtout pas les hommes ! Entre les types qui s'éclatent à violer leurs propres filles, la milice anti-communiste qui joue de la gâchette et ce shérif en fin de cycle, franchement pourri, vengeur et qui manie sa braguette plus vite que son ombre, on est loin de La petite maison dans la prairie!
C'est noir, terriblement ! Suffisamment glauque pour se plonger dans ce roman avec délectation et se demander comment Gale l'orphelin rouquin a fait pour se retrouver au milieu de tous ces cadavres !
La narration prend des accents "rustiques", usant du langage populaire (et souvent très cru), s'affranchissant de la grammaire, elle alterne les points de vue des trois principaux personnages (le shérif, Gale et Gwen), la cruauté n'épargnant aucun d'entre eux quand il s'agit de survivre. La candeur de Gale G'Wain n'aura qu'un temps...
Un très bon polar, rondement mené, quasi frénétique par moments et où l'hémoglobine coule à flots !
Extrait :
"Tu peux pas faire appel à Dieu, parce que personne croit en Lui, sauf toi. Pitié, mon Dieu ! Tu peux même pas faire confiance à ton voisin. Tu peux même pas faire confiance à ton père. C'est un putain de pervers. Je sais tout sur ce fils de pute qu'aime les rouges - il a élevé une fille coriace, pour sûr. La seule façon dont tu pourras goûter à ta vie de merde, c'est en acceptant les règles. Et Dieu n'a rien à foutre dans tout ça, putain. Alors ton attitude fait chier. Et Dieu fait chier. Amène ton cul par ici et suce."
Ton billet me rappelle un excellent moment de lecture, assez éprouvant aussi!
RépondreSupprimerJ'adore les romans qui alternent les points de vue, et celui-ci est très bien mené.
Il vient de paraître en poche. J'espère que plusieurs seront tentés de le découvrir.
J'allais te parler de Marie-Claude qui m'apprend sa sortie ne poche, il est fait pour moi ! j'adore les romans sombres comme celui-ci (c'est l'auteur en photo avec son chien ?)
RépondreSupprimerje vais l'acheter (en poche) !! merci !