Prendre Lily - Marie NEUSER

Editions Pocket
Parution : 12 mai 2016
576 pages
 Grand Prix de la Littérature Policière, 2012
Prix SNCF du Polar, 2012

Ce qu'en dit l'éditeur : 



Une mère de famille retrouvée assassinée dans sa baignoire, les doigts comme un écrin renfermant deux mèches de cheveux. Le corps d'une étudiante coréenne abandonné la nuit dans un quartier désert. Et des jeunes femmes qui témoignent : leurs cheveux coupés net, tandis qu'elles vivent, marchent, respirent dans une petite ville balnéaire d'Angleterre qui ne connaît pas les débordements.
Non loin de la salle de bains de Lily Hewitt vit Damiano Solivo. On lui donnerait le bon Dieu sans confession si ce n'étaient ces déviances auxquelles il s'adonne en secret. Mais son épouse peut le jurer : Damiano est innocent. Damiano est même victime. Victime, oui : de la complexité d'une machinerie sociale et judiciaire qui sait comment on façonne les monstres.

Ce que j'en ai pensé :

Inspiré d'un vrai fait divers, l'assassinat d'Heather Barnett (Lily Hewitt dans le livre) par Danilo Restivo (Damiano Solivo), ce polar joue avec les nerfs du lecteur. Très vite après le meurtre, le suspect est identifié. Sauf qu'il faudrait une preuve tangible, scientifiquement irréfutable, et pas seulement l'intime conviction des flics que ce type est le parfait salaud.

L'enquête prendra quelques années à démonter son alibi et, même en admettant que les flics soient seulement des êtres humains faillibles ou encore qu'au contraire des séries TV, les analyses ADN prennent du temps, j'ai eu clairement l'impression que ça piétinait ! J'ai été agacée un sacré nombre de fois :
- quand le suspect commence à être soupçonné, aucun des flics n'a l'idée de consulter les fichiers Interpol (qui ressortent fort à propos à la fin de l'enquête, 7 ans plus tard...) alors qu'il n'est arrivé en Angleterre que depuis quelques années. Il est italien mais les enquêteurs attendent plusieurs années avant d'avoir l'idée de contacter leurs homologues transalpins...
- une serviette jaune retrouvée dans un lavabo "au-dessus" de traces de sang n'est analysée que plusieurs années plus tard...
- les 3 crimes dont il est question depuis le (presque) début de l'enquête ont tous lieu le 12 d'un mois et ça n'éveille la curiosité de personne ?
- l'église italienne où a disparu Gloria, la première victime, a été fouillée de fond en comble et pourtant son corps y est retrouvé, sous les toits, 17 ans plus tard...

(Je fais la difficile, mais à force de lire des polars...)

En tout cas, ces atermoiements donnent quelques longueurs à ce polar qui aurait gagné à faire 100 ou 200 pages de moins : les mêmes "preuves" sont ressassées en boucle d'année en année sans apporter de nouveaux éléments...
Je commençais à me lasser alors que la narration est efficace, le style impeccable (usant de termes parfois familiers, jouant l'humour et accentuent l'aspect réel) et les personnages intéressants dont l'aspect psychologique est bien travaillé.

Malgré ses quelques défauts, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture addictive qui fait osciller le lecteur entre intime conviction et doute raisonnable.
Pas certain que je lise Prendre Gloria, mais si c'est le cas, ça sera probablement plus pour le style de l'auteur que pour l'intrigue en partie déjà révélée dans cet opus.


En photos, les vrais protagonistes de cette affaire criminelle.

2 commentaires:

  1. C'est tout de même un pavé... Je note l'idée dans mon coin au cas où je voudrais lire un bon polar ;-)

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  2. après l'avis très enthousiaste d'Electra j'ai emprunté les deux à la médiathèque...bon, ton avis est plus mitigé (d'ailleurs, tant mieux peut-être car sinon, avec de trop hautes attentes je risquerais d'être déçue!)
    réponse d'ici une huitaine de jours !

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