Editions
Gallimard - collection La Blanche
Parution
: 9 mars 2017
192
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
À
Paris, Catherine s’est battue avec ses amis communistes pour
l’indépendance algérienne. En septembre 1962, elle se rend à
Alger. Elle veut enseigner, aider le gouvernement de Ben Bella à
bâtir un pays libre. Elle est grisée par l’inconnu, cette vie
loin des siens : elle explore la ville chaque jour, sûre qu’ici
tout est possible. C’est le temps des promesses : Alger devient sa
ville, celle de sa jeunesse, de toutes ses initiations.
En
1965, Catherine est arrêtée par la Sécurité militaire : le coup
d’État de Boumediene chasse du pouvoir Ben Bella. Catherine et ses
amis sont interrogés. En prison, face à celui qui l’accuse, elle
se souvient de ses élans politiques et amoureux, de ce qu’elle a
choisi et de ce qu’elle n’a pas voulu voir. Qui étaient vraiment
ces «pieds-rouges» dont Catherine faisait partie ? Quelle femme
est-elle devenue ?
Anne-Sophie
Stefanini est née en 1982. Elle vit à Paris. Elle est éditrice,
passionnée depuis son plus jeune âge par l’Afrique. Vers la mer a
reçu le Prix Goncourt du Premier Roman.
Ce
que j'en ai pensé :
Si
Catherine est communiste, elle ne fait que suivre la voie tracée par
ses parents qui l'ont élevée dans une banlieue "rouge"...Sa
mère, anarchiste, abandonne vite le foyer et Catherine grandit au
milieu des tracts communistes, pourtant quand elle décide d'aller
enseigner au Lycée français d'Alger, son père ne comprend pas son
engagement.
Pour
Catherine, Alger est un paradis. Si, au départ, elle est convaincue
de mener une révolution aux côtés de ses amis communistes, les
"pieds-rouges" (ceux, parmi les français, qui sont allés
en Algérie après 1962), elle tombe vite amoureuse d'une ville, d'un
mode de vie et ses propres envies révolutionnaires s'étiolent, se
dilatent.
Arrêtée
par la police du gouvernement, elle a du mal à expliquer comment
elle a glissé d'un combat à une "adoption", comment elle
est devenue plus algéroise que communiste...
Coup
de cœur pour ce roman dont la narration impeccable, forte et
amoureuse, m'a embarquée dans l'Alger post-coloniale, où Catherine,
parfois confuse, parfois perdue, semble tout à coup une héroïne,
pourtant ordinaire mais foncièrement attachée à la "ville
blanche", Catherine qui admire Isabelle Eberhardt, suit ses
traces, son engagement, sans s'en rendre compte, devenant autochtone, loin des luttes communistes...
J'ai
adoré cette histoire et surtout la narration, entre nostalgie et
sensibilit, ce phrasé lumineux, tantôt grave, tantôt léger. J'ai aimé comprendre comment Catherine, forte de convictions devenait une autre, ni tout à fait semblable, ni tout à fait différente, la manière avec laquelle elle analyse ses "lâchetés", comment elle s'éloigne de ce qu'on a pensé pour elle, à sa place.
Un roman magnifique !
Je n'en ai pas du tout entendu parler ! Merci pour cette découverte
RépondreSupprimerMême remarque: je ne connaissais pas du tout cet auteur... Un de plus sur ma PAL!
RépondreSupprimerpareil, un livre dont je n'avais pas entendu parler! je note, il me semble très intéressant!
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