Les passeurs de livres de Daraya - Delphine MINOUI

Editions du Seuil
Parution :19 septembre 2017
160 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d’explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d’exhumer des milliers d’ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans une bibliothèque clandestine, calfeutrée dans un sous-sol de la ville.
Leur résistance par les livres est une allégorie : celle du refus absolu de toute forme de domination politique ou religieuse. Elle incarne cette troisième voix, entre Damas et Daech, née des manifestations pacifiques du début du soulèvement anti-Assad de 2011, que la guerre menace aujourd'hui d'étouffer. Ce récit, fruit d'une correspondance menée par Skype entre une journaliste française et ces activistes insoumis, est un hymne à la liberté individuelle, à la tolérance et au pouvoir de la littérature.
Delphine Minoui est grande reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient. Prix Albert Londres 2006 pour ses reportages en Iran et en Irak, elle sillonne le monde arabo-musulman depuis 20 ans. Après Téhéran, Beyrouth et Le Caire, elle vit aujourd'hui à Istanbul, où elle continue à suivre de près l’actualité syrienne. Elle est également l'auteur des Pintades à Téhéran (Jacob-Duvernet), de Moi, Nojoud, dix ans, divorcée (Michel Lafon), de Tripoliwood (Grasset) et de Je vous écris de Téhéran (Seuil).

Ce que j'en ai pensé :

On se souvient de ces visages derrière les vitres des bus qui évacuaient Daraya dans la banlieue de Damas en 2016 : des femmes, des enfants, épuisés, rongés par la faim provoquée par le blocus de l'armée de Bachar Al Assad. Et ces hommes, souvent jeunes que le régime voulait faire passer pour des terroristes.

Ce sont ces jeunes gens que l'auteur a rencontré, virtuellement, par l'entremise des réseaux sociaux, et qui ont révélé en quoi tenait leur résistance : survivre à la guerre, résister et s'opposer à un despote, rejeter Daesch qui gagne du terrain.

Au milieu des ruines d'une ville, ils avaient sauvé...des livres ! Reconstitué une bibliothèque, clandestine et souterraine, avec les ouvrages récupérés dans les logements détruits. Simplement parce qu'ils étaient persuadés que lutter contre les dictateurs et contre l'obscurantisme des  fanatiques religieux passe par la connaissance, la transmission du savoir et le débat d'idées.

Un récit porté par le regard fasciné d'une journaliste qui, de chacun de ses mots, nous offre un message d'espoir, une petite brise éphémère dans le souffle des bombes.

Un récit qui m'a touchée et qui m'a donné envie de croire que nous pouvons tous être des passeurs de livres, des vecteurs de transmission, des acteurs d'un monde où littérature et poésie seront une lumière. 


4 commentaires:

  1. Qu'est-ce qu'il doit être passionnant ! Je vais de ce pas le noter dans ma wish-list !

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  2. Un sujet qui ne peut que nous toucher, forcément !

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  3. Tu n'avais vu le documentaire ? sans doute dans Envoyé Spécial ou sur Arte, il date un peu mais il présentait cette bibliothèque souterraine et ces jeunes qui refusaient d'abandonner, ils offraient aussi des cours pour les enfants qui se retrouvaient sans école. Quel courage ! C'est une excellente idée d'en faire un livre aujourd'hui.

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