Court vêtue - Marie GAUTHIER

Editions Gallimard
Parution 1er décembre 2018
112 pages
Goncourt du Premier Roman


Ce qu'en dit l'éditeur :

«Vive, légère, alerte, elle était comme un courant d’air dans la maison. Elle arrivait pour repartir une seconde plus tard. La nuit, elle filait sans prévenir. Puis soudain elle était dans sa chambre, dans son lit. Félix l’entendait respirer dans son sommeil. Il imaginait sa
poitrine en train de se gonfler sous la chemise de nuit. Il faisait jour c’était dimanche.» 

Félix, quatorze ans, en apprentissage dans un bourg poussiéreux et écrasé de chaleur, est hébergé par son patron. Dans la maison du cantonnier habite aussi sa fille de seize ans Gilberte, dite Gil. Gil travaille à la supérette, s’occupe avec une certaine légèreté des repas et du ménage. Dans le temps qui lui reste, elle s’éclipse avec des hommes. Beaucoup d’hommes, souvent plus âgés qu’elle. Fasciné par la jeune fille, Félix vit dans l’attente d’un regard de Gil, d’un signe. 

Marie Gauthier restitue avec une intensité magnétique l’atmosphère moite et oppressante du bourg en plein été, les sensations confuses du jeune garçon devant la sensualité troublante du corps de Gil. 

Ce que j'en ai pensé :

C'est un été torride, étouffant, écrasé de chaleur et sans beaucoup de perspectives pour Félix qui se retrouve placé chez le cantonnier d'un bourg pour apprendre un métier. C'est un garçon encore mal dégrossi, ni trop bête ni trop malin, à qui on donne comme compagnons "le père au mégot" (le cantonnier, un peu paresseux, un peu porté sur l'apéro) et sa fille, Gil (pour Gilberte) qui, de son fard à paupières à ses jupes légères, va tournebouler les sens du gamin.
Gil qui fait l'amour, tout le temps, avec tous ceux qui passent, juste pour voir, pour comparer, et qui bientôt s'émeut de ce garçon dont elle perçoit le trouble et la sincérité des émotions. 

Un peu plus d'une centaine de pages pour un roman qui emprunte tant à Marivaux qu'à Japrisot (L'été meurtrier), qui explose de chaleur et de sensualité, en phrases courtes, en phrases qui suggèrent plus qu'elles ne disent... Il y a là l'émoi des premières amours, les corps qui s'évitent ou s'emmêlent, et une réflexion sur la sexualité (celle tendre et embarrassée de Félix, celle libérée, légère de Gil).

J'aime beaucoup les premiers romans, riches de promesses futures. Souvent le Goncourt du Premier Roman révèle des pépites d'auteurs à suivre absolument.
Ce roman-là ne déroge pas à la règle ! 

3 commentaires:

  1. Ce roman débordant d'émoi et de sensualité ne me fait pas trop envie... Je suis frigide et ce genre d'histoire me laisse plutôt de marbre!!!

    Reste que je suis TRÈS heureuse de te lire de nouveau et de voir que tu n'as pas lancé la serviette (de plage). Vivement de nouveaux billets!

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  2. pareil, je ne suis pas sensible à ce genre d'histoires - mais je suis TROP contente de te lire !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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    1. @electra @Marie-Caribou Je me doute bien que ce n'est pas votre genre ! mais que j'étais contente de terminer un bouquin depuis deux mois que rien ne me plait ! Merci à toutes les 2 d'être fidèles :o)

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