Editions Gallmeister
Parution : 19 août 2021
448 pages
Traduction : Jacques Mailhos
Ce qu'en dit l'éditeur :
Talentueuse mais solitaire, Alice Lovett prête sa plume pour écrire les histoires des autres. Pourtant elle reste hantée par la seule histoire qui lui échappe : sa propre vie. Une simple rumeur, lancée en ce lointain été 1999 par deux ados éméchés, a embrasé en un rien de temps toute la communauté.
Que s’est-il réellement passé sur la banquette arrière de cette voiture alors qu’ils ramenaient Alice, endormie, chez elle ? Accusations, rejets, déni, faux-semblants… la réalité de chaque protagoniste vacille et reste marquée à tout jamais. Et quand le présent offre une chance de réparer le passé, comment la saisir ? Faut-il se venger ou pardonner ? Ou mieux vaut-il tout oublier ? Mais peut-on oublier ce qu’on n’a jamais vraiment su ?
Construit
comme un piège machiavélique qui bouscule les certitudes, True
Story explore la fluctuante tension entre fiction et réalité et
la manière dont notre société diffuse et affronte la rumeur.
Ce que j'en ai pensé :
Un roman-puzzle, un patchwork de styles narratifs finalement assez déroutant (alternance des points de vue de deux protagonistes – la jeune fille « violée » et un ami du « violeur » ; script de court-métrage ; brouillons de devoirs scolaires, retranscription de conversations téléphoniques, etc), ce premier roman étonne.
Il n'étonne pas seulement par sa construction narrative mais par son postulat. Kate Reed Petty interroge : de quoi naissent les rumeurs ? Jusqu'à quel point guident-elles la vie de ceux qui en font l'objet ? Comment peut-on se reconstruire, poursuivre sa vie ?
Roman fascinant quand il s'apparente au thriller psychologique, roman pénible à lire quand le style emprunte des chemins de traverse (j'ai été agacée par les scenarii, souvent ineptes, par la succession de brouillons corrigés par la prof), roman presque social qui décortique les mécanismes américains d'entrée à l'université, de glorification des équipes scolaires de sport (avec absolution de tous les abus), roman qui aborde la perte et la déchéance (bus d'alcool et de drogues), roman qui, finalement, ne fait que jouer sur les thèmes « à la mode » (dans quelle mesure le témoignage d'une fille violée peut-il être crédible?).
Tellement à « la mode » d'ailleurs que le combat d'Hailey paraît être le reflet d'un combat presque politique qui a oublié la nuance et surtout ..la vérité !
Pour tout dire, j'ai aimé lire le point de vue de Nick (ami des supposés violeurs, celui qui finit par bousiller sa vie de trop d'interrogations et de presque culpabilité) et celui d'Alice qui évoque l'emprise dont elle a été l'objet.
Le reste m'a parfois ennuyée (extrait de scenarii, etc), parfois un brin énervée , et je n'ai réussi à m'attacher qu'à deux personnages : Nick et Alice.
Le roman aurait gagné à ne pas trop s'éparpiller,,,
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