Mohican - Eric FOTTORINO

 

Editions Gallimard – Collection La blanche

Parution : 19 aout 2021

188 pages

  

Ce qu'en dit l'éditeur :

Brun va mourir.

Il laissera bientôt ses terres à son fils Mo.

Mais avant de disparaître, pour éviter la faillite et gommer son image de pollueur, il décide de couvrir ses champs de gigantesques éoliennes.

Mo, lui, aime la lenteur des jours, la quiétude des herbages, les horizons préservés. Quand le chantier démarre, un déluge de ferraille et de béton s’abat sur sa ferme. Mo ne supporte pas cette invasion qui défigure les paysages et bouleverse les équilibres entre les hommes, les bêtes et la nature.

Dans un Jura rude et majestueux se noue le destin d’une longue lignée de paysans.

Aux illusions de la modernité, Mo oppose sa quête d’enracinement. Et l’espoir d’un avenir à visage humain.

 

 Ce que j'en ai pensé :

Quatre parties, « Déluge », « Désert », « Destruction » et « Délivrance », quatre étapes pour cette famille entre espoir et désespoir..

Sans concessions, Eric Fottorino pose un constat : l'agriculture a changé, pour le pire et pour ...le pire ! Il dresse, au travers de la vie d'une famille de paysans jurassiens, un état des lieux bouleversant. La longue maladie du patriarche, Brun, sert d'accessoire à la recension d'une longue série de choix qui mène une famille à sa perte, un fils à la barre du tribunal.

Quand choisir de ne plus être un « agricultUeur » , renoncer au tout chimique (engrais, pesticides) pour se tourner vers les énergies d'avenir (quelques tonnes de béton pour implanter des éoliennes qui décapiteront les oiseaux et feront mourir les troupeaux) n'est peut-être pas la meilleure solution..

De combats non compris en combats perdus.

Que transmettre alors de ces terres cultivées ? De la sueur des hommes et de la fraîcheur de la rosée ? Que dire des renoncements, des rancunes, de la sensation d'appartenir à une terre ?

Dans une narration assez classique, mais ô combien juste et souvent poétique, l'auteur nous embarque dans un paysage (plus que dans une histoire), ose l’ambiguïté de la réflexion sur les choix « offerts » (et les guillemets le sont à dessein) aux agriculteurs, aux « nourrisseurs » des hommes…

Ce roman m'a beaucoup touchée parce qu'au-delà de l'histoire évoquée, on peut toucher du doigt la fragilité de notre monde qui cherche à s'adapter.

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