Ce
qu'en dit l'éditeur :
El
Idilio est un petit village aux portes de la forêt amazonienne. Un
enfer vert peuplé de chercheurs d'or, d'aventuriers de tout poil en
quête d'un Eldorado imaginaire, d'Indiens Jivaros rejetés par leur
peuple. La découverte par les Indiens Shuars d'un cadavre d'homme
blond atrocement mutilé met le feu au village. Malgré les
accusations hâtives du maire qui désigne les Indiens, Antonio José
Bolivar diagnostique dans cette mort non pas la main de l'homme mais
la griffe d'un fauve... Le vieil homme, aguerri aux mystères de la
forêt et grand lecteur de romans sentimentaux se voit bientôt
contraint de se lancer dans une chasse de tous les dangers...
Roman
écologique s'il en est, l'histoire que tisse Luis Sepúlveda se
gorge d'une imagination éclatante et recèle cette part de magie
issue des contes. Loin de nous donner une définition du paradis,
l'Amazonie de l'auteur - qui la connaît bien pour y avoir
vécu - est un lieu organique, cruel, dur et hostile. Elle n'en
mérite pas moins le respect que l'on donne aux lieux qui rendent
notre monde unique et dont l'existence est aujourd'hui en péril.
Ce
que j'en ai pensé :
Quelle
magie dans chacun des mots de SEPULVEDA !
Pour un premier roman, quel
coup de maître !
L'écriture est parfaitement maîtrisée, elle
donne la jungle dans toute sa splendeur, la cruauté des hommes dans
toute sa bêtise. Chaque phrase nous entraîne dans un univers
luxuriant, mystérieux, peuplé d'animaux sauvages, d'indiens à
demi-nus. Le texte, pourtant si court (130 pages dans la version
originale chez Métailié), est dense, fort, poétique, magnifique.
J'ai
pensé aux descriptions de l'Amazonie par Bernard GIRAUDEAU qui
décrit la jungle en amoureux transi de sa beauté ou encore aux
romans de Gabriel GARCIA MARQUEZ.
C'est
effectivement un roman "écologique", en tout cas plein
d'humanité et de respect, qui parle de la folie des hommes qui
détruit tout sur son passage :
"Antonio
José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans
cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire,
les chercheurs d'or, tous ceux qui souillaient la virginité de son
Amazonie, il coupa une grosse branche d'un coup de machette, s'y
appuya, et prit la direction d'El Idilio, de sa cabane et de ses
romans qui parlaient d'amour avec des mots si beaux que, parfois, ils
lui faisaient oublier la barbarie des hommes."
Les
couvertures, quelles que soient les éditions sont superbes, mais ma
préférence va à la version originale (1ère photo) que j'ai trouvé
pour presque rien en brocante : enchevêtrement de plantes et de
lianes, et le fauve...
J'ai adoré ce livre ... il m'en reste un souvenir magique !
RépondreSupprimerMa mère le faisait lire à ses élèves au collège, mais je n'ai jamais pris le temps de le lire... Une erreur à rattraper
RépondreSupprimerun livre que j'aime beaucoup donner à mes élèves. Un incontournable pour moi.
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