Ce qu’en dit l’éditeur :
Ce que j'en ai pensé :
Dans la “maison des
femmes” où l’on redresse les torts, réels ou supposés, dont
épouses, sœurs, ou filles se seraient rendues coupables à
l’encontre des lois patriarcales, une jeune fille cherche en vain
l’amour de sa mère enfermée avec elle. Celle-ci, indifférente à
son existence, ne vit plus que dans le seul espoir que vienne la
délivrer celui qui l’a abandonnée. Dehors, là-bas, dans la
maison du père, où sévit le “clan” familial tout-puissant, un
cauchemar affreusement symétrique menace de fondre sur l’héritière
sacrificielle née d’un couple tragique et fourvoyé. Sur les
ravages du désamour et de l’exil intérieur auquel il condamne,
une fable cruelle et incandescente qui pose en lettres de sang la
nécessité de la rupture comme condition de toute survie.
Née à Strasbourg en 1987, de
parents marocains, Kaoutar Harchi, titulaire d'une licence de lettres
modernes, d'un master de socio-anthropologie et d'un master de
socio-critique est, depuis 2010, doctorante-monitrice à la Sorbonne,
où elle assure des enseignements en littérature et sociologie. Elle
vit aujourd'hui dans la région parisienne. Elle est l'auteur des
deux romans : Zone cinglée (Sarbacane; 2009) et L'Ampleur du saccage
(Actes Sud ; 2011).
Ce que j'en ai pensé :
Quelle claque ! J’en suis
restée abasourdie, étourdie ! Une prose magnifique, des
phrases qui tour à tour glissent puis frappent, un texte charnel,
éblouissant !
Et pourtant le sujet est violent,
dur, et ça demande un sacré talent que d’en traiter sans tomber
dans le pathos, dans la caricature sociétale, en laissant filtrer
des brides de poésie dans la douleur.
Le livre se lit comme une
respiration, tout à coup angoissée, étouffée, et tout à coup
libre au loin...
Aucun prénom ("le Père" et "la Mère"), aucun lieu, aucune date...
Une
histoire de femmes, fortes et fragiles, d'une femme si belle, amoureuse, dans l’attente... Une
histoire de résignation, d'aliénation, une histoire où l’homme emprisonne ou
délivre..avec en exergue, avant chaque chapitre, un extrait de la
Bible, pour montrer peut-être que tout ça n’est pas qu’une
histoire de religion ou de culture.
Je crois que, pour la première
fois depuis bien longtemps, je pourrais manquer de superlatifs, de
vocabulaire, pour ce roman qui m’a laissée sur le flanc et qui
pourtant m’a transportée, tant appris, qui montre l’amour et le
désamour, la « prison » morale et la liberté, le poids
de la tradition et de la rumeur.
C’est, à mon avis, le meilleur
roman que j’ai lu depuis des mois !
Delacroix, aquarelle vers 1832
"..car alors je serai la fille qui ignore que tout ce qui nous est donné un jour nous est repris plus tard, que rien ne nous appartient (...) pas même ces enfants qui viennent de nous, que rien n'est possédé qui ne finisse par nous posséder à son tour. Je lui promets, sous un ciel qui s'emplit d'étoiles, de ne jamais lutter, de ne jamais combattre."
"Ce que tu as pensé qu'il finirait par te dire, en voyant son monde s'écrouler à ses pieds, les siens sombrer dans la folie, et tes yeux s'emplir de larmes, viens, viens ma fille on rentre chez nous. Mais la bouche du Père est restée close et toute la vie, qui vient de si haut, qui vient du ciel, ce sera ce silence."
Joli billet. J'ai aimé mais pas de coup de coeur : trop oppressant pour moi.
RépondreSupprimerHum, tu sais donner envie toi!
RépondreSupprimerLe meilleur roman pour moi aussi ! :) Elle est épatante et en plus je viens de le découvrir très belle ... punaise, elle cumule ! :D
RépondreSupprimerJe manque, moi aussi, de superlatifs... Il va me suivre longtemps ce roman...!
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