Je me rends compte à la parution aujourd'hui du nouveau roman de Patrick MODIANO que j'ai oublié de vous parler du précédent, "L'herbe des nuits" ! dont acte :
Quatrième de couverture :
«"Qu'est-ce que tu dirais si j'avais tué quelqu'un?"
J'ai cru qu'elle plaisantait ou qu'elle m'avait posé cette question à cause des romans policiers qu'elle avait l'habitude de lire. C'était d'ailleurs sa seule lecture. Peut-être que dans l'un de ces romans une femme posait la même question à son fiancé.
"Ce que je dirais? Rien."»
J'ai cru qu'elle plaisantait ou qu'elle m'avait posé cette question à cause des romans policiers qu'elle avait l'habitude de lire. C'était d'ailleurs sa seule lecture. Peut-être que dans l'un de ces romans une femme posait la même question à son fiancé.
"Ce que je dirais? Rien."»
Patrick Modiano, né en 1945 à Boulogne-Billancourt, est l'auteur de 28 romans depuis "La place de l'étoile" en 1968 à "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier" en 2014. Il a reçu de nombreux prix dont le Goncourt pour "Rue des boutiques obscures" en 1978 et a collaboré avec des cinéastes (Audiard, Louis Malle ou encore Raoul Ruiz) et des dessinateurs (Sempé et Pierre Le Tan) et écrit un certain nombre de chansons.
Ce que j'en ai pensé :
Modiano nous entraîne une nouvelle fois dans Paris, dans ses errances entre passé et présent, là où les souvenirs s'enchaînent dans une intrigue qui prend place dans un milieu interlope surveillé par les flics de la Mondaine.
On retrouve les thèmes récurrents chers à l’œuvre modianesque : le passé trouble qui se superpose à un présent incertain, les hôtels louches, les quartiers qui se transforment (et où le narrateur, quelques années plus tard, ne reconnait pas toujours les traces, les physionomies familières), les listes omniprésentes (dressées ici dans un carnet noir, aide-mémoire), les jeux de regards derrière les vitres, les lumières parfois trop vives ou parfois sourdes. Le roman joue encore le jeu des doubles identités : le véritable prénom de Patrick Modiano est Jean, comme le narrateur, aspirant-écrivain. On s'interroge sur la part autobiographique présente ici encore comme dans chacun des romans précédents où l'auteur laisse des indices. On note le clin d’œil à la tricherie de Dannie sur sa date de naissance, falsification dont Modiano s'est servi pour sa biographie officielle !
S'ajoutent ici de multiples références à la littérature entre auteurs connus (et récurrents dans les romans de Modiano) tels que Nerval, Baudelaire ou encore Tristan Corbière, et livres évoquant le passé : "Les portes du passé" ou "Un homme se penche sur son passé". Encore et toujours la même obsession !
Extraits :
"Il m'aura fallu presque une vie entière pour revenir au point de départ"
"Encore aujourd'hui, je doute que mon extrait de naissance soit exact et j'attendrai jusqu'à la fin que l'on me donne la fiche qui a été perdue et où étaient inscrits mon vrai nom, ma vraie date de naissance, et les noms et prénoms de mes vrais parents que je n'aurai jamais connus."
"Il n'y a jamais eu pour moi ni présent ni passé."
Extraits :
"Il m'aura fallu presque une vie entière pour revenir au point de départ"
"Encore aujourd'hui, je doute que mon extrait de naissance soit exact et j'attendrai jusqu'à la fin que l'on me donne la fiche qui a été perdue et où étaient inscrits mon vrai nom, ma vraie date de naissance, et les noms et prénoms de mes vrais parents que je n'aurai jamais connus."
"Il n'y a jamais eu pour moi ni présent ni passé."
A demain pour la chronique de "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier" ?
Ah oui, déjà demain la chronique du nouveau?
RépondreSupprimeroui ! c'est le seul défaut des romans de Modiano : trop vite lus !
SupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur. Je me dis qu'il serait peut-être temps!
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