L'homme du lac - Arnaldur INDRIDASON

Titre original : Kleifarvatn
traducteur : Eric Boury
éd Métailié - 390 pages
Prix Polar Européen du Point - 2008
Ce qu'en dit l'éditeur :
 En juin 2000, un tremblement de terre provoque un changement du niveau des eaux du lac de Kleifarvatn et découvre un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacées. Le commissaire Erlendur et son équipe s’intéressent alors aux disparitions non élucidées dans les années 60, ce qui conduit l’enquête vers les ambassades et les délégations des pays de l’ex-bloc communiste et les étudiants islandais des jeunesses socialistes boursiers de l’université en Allemagne de l’Est, pendant la guerre froide. Tous ces jeunes gens sont revenus du pays frère brisés par la découverte de l’absurdité d’un système qui, pour faire le bonheur du peuple, jugeait nécessaire de le surveiller constamment. Erlendur, séduit par un indice peu commun, une Ford Falcon des années 60, et ému par l’amour fidèle d’une crémière abandonnée, s’obstinera à remonter la piste de l’homme du lac dont il finira par découvrir le terrible secret. Indridason nous raconte une magnifique histoire d’amour victime de la cruauté de l’Histoire, sans jamais sombrer dans le pathos. L’écriture, tout en retenue, rend la tragédie d’autant plus poignante.
Ce que j'en ai pensé :
Et un de plus !  Cette fois, la découverte d'un squelette au fond d'un lac presque asséché amène Erlendur à s'intéresser à une étrange disparition sur fond de guerre froide entre Islande et ex-RDA et à chercher un enjoliveur de Ford Falcon perdu on ne sait où...L'occasion d'en apprendre un peu plus sur les aspirations des jeunes islandais, séduits par le socialisme et partis faire des études à Leipzig, au-delà du mur. Surveillance, dénonciations et espionnage, et toujours ces hommes ou femmes disparus qui hantent les polars d'Indridason : une étudiante hongroise opposée au régime, un commercial à l'identité trouble, une mère et sa fille tuée à un carrefour, la fille d'Erlendur de nouveau droguée et qui se terre dans un squat. 
Le thème est récurrent chez Indridason, son héros est hanté par la disparition de son petit frère dans les fjords au cours d'une tempête et ressasse indéfiniment sa supposée responsabilité et le conduit à enquêter sur les disparitions. Pourtant, ce rappel continu au drame n'est jamais superflu, il permet de cerner l'étrange personnalité de ce flic taciturne et cette faille le rend d'autant plus attachant. 
L'évocation de l'Islande des années 1960-70 m'a beaucoup intéressée et l'auteur a réussi à rendre les personnages fascinants. 
Au suivant ?

1 commentaire: