éd
STOCK
octobre
2010
416
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
1959.
Le film de Federico Fellini, La Dolce vita, fait scandale en
Italie, dans un pays pudibond tenu par l’Église ; il remporte la
Palme d’or à Cannes en 1960. Son succès signe le début d’une
ère pleine de promesses et de libertés qui rompt avec les années
de pauvreté de l’après-guerre.
1969. Une bombe explose à Milan et fait seize morts. C’est un massacre, le premier d’une longue série, qui voit le pays durablement endeuillé par les actes de terrorisme.
2010.
Le prince Malo se confie au prêtre Saverio. À quatre-vingts ans
passés, il sait qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre. Sa
confession porte sur son existence dissolue, celle d’une
aristocratie décadente, et les secrets hautement politiques qu’il
a tus jusque-là. Il est l’un des derniers témoins des années les
plus glamour et les plus sombres de l’Italie.
Pourquoi
et comment ce pays que nous avons tant aimé a-t-il basculé dans le
rouge et le noir ? Livre d’investigation construit comme un
scénario de film avec flash-back et plans séquences, Dolce vita
est le roman de l’Italie entre 1959 et 1979. Affaires de moeurs,
scandales financiers, Brigades rouges, enlèvement et meurtre de
Moro, mort du réalisateur et poète Pasolini, Cosa Nostra, Vatican…
Toutes les grandes affaires qui ont traversé ce pays durant vingt
ans sont évoquées ici. Les événements éclairés, les liens
occultes mis au jour.
Dans
la trame du récit se détache peu à peu un fil de sang tissé entre
Vatican, Loge maçonnique déviée P2 et Mafia, tandis que se dessine
l’ombre d’une autre puissance, l’Amérique, à laquelle
l’Italie doit sa libération et un nouveau, plus discret,
asservissement.
Dessinant
le portrait fascinant d’un pays voisin infiniment romanesque, Dolce
vita donne les clés de l’Italie d’aujourd’hui, celle d’un
Berlusconi tragicomique. Racontée par le dernier Guépard, son
histoire a la saveur douceamère et le charme vénéneux d’une fin
de règne qui n’en finit plus, car un pays qui ne fait pas les
comptes avec son passé est un pays qui ne cesse de le payer.
Simonetta Greggio, née en 1961 à Padoue en Italie,
est une romancière italienne qui écrit en français.
Ce
que j'en ai pensé :
Avec
ce roman original (et très cinématographique dans sa construction),
Simonetta Greggio réussit à nous donner un aperçu de ce que furent
les années de plomb en Italie sans toutefois nous noyer dans les
détails historiques et en gardant une trame narrative intéressante.
Des
souvenirs du prince Malo, figurant dans le film de Fellini qui fit
scandale, à l'examen des bouleversements qu'a connu l'Italie à
l'aube des années 1960, on devine qu'une relation particulière unit
le narrateur à son confesseur, Saverio, témoin et auditeur souvent
réticent de l'évocation d'une vie scandaleuse.
Comme
toujours, la prose de Simonetta Greggio est des plus agréables,
douce et rythmée, bercée d'images évocatrices, mais cette fois,
elle offre au lecteur un regard sur l'Italie, sans concessions, sans
facilité. Ça pourrait être une pensée de sociologue ou
d'historien adoucie par l'effet romanesque et c'est en tout cas très
réussi ! Il me tarde de lire la suite, où, à n'en pas douter, les
années Berlusconi seront racontées avec la même objectivité !
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