Villa des femmes - Charif MAJDALANI


éd Seuil - 20 août 2015 - 288 pages
Prix Jean-Giono 2015


Ce qu'en dit l'éditeur :
Tout sourit à Skandar Hayek, homme d’affaires libanais prospère et respecté. À la tête d’un négoce de tissu, il règne sur son usine et sur son clan, malgré les nuages qui s’amoncellent sur le pays en ce milieu des années 1960 ou encore, de manière plus prosaïque, les disputes incessantes entre Marie, son épouse, Karine, sa fille chérie, et Mado, son acariâtre de sœur. Quant au successeur, il sera bien temps, le moment venu, de le choisir, entre Noula, ce fils aîné qui ne doute de rien, et Hareth, le cadet, rêveur, épris de livres et de voyages. Depuis la terrasse ensoleillée de la villa familiale où il passe le plus clair de son temps, le narrateur, qui est aussi le chauffeur et le confident du vieux Skandar, observe et raconte cet âge d'or que rien ne semble devoir vraiment ternir. Jusqu'à ce que l'impensable se produise : un matin, le patriarche s'effondre devant ses ouvriers médusés. Dans la querelle de succession qui s'ouvre alors, et la guerre civile qui éclate, les femmes de la villa devront faire taire leurs disputes, affronter les milices et leurs chefs prédateurs : prendre le pouvoir, en somme.


Charif Majdalani est né au Liban en 1960. Il enseigne les lettres françaises
 à l'université Saint-Joseph de Beyrouth. Il est l'auteur, notamment, 
d' Histoire de la Grande Maison (2005), Caravansérail (2007) 
et Le Dernier Seigneur de Marsad (2013), tous parus au Seuil.

Ce que j'en ai pensé :
Quand l'histoire familiale rencontre l'Histoire...
Quand la grandeur laisse la place à la déchéance...
Un coup de cœur pour ce très beau roman, à la prose remarquable et aux personnages habilement dessinés dont j'ai dévoré chaque page, entraînée par les évènements qui mènent la famille à la ruine au milieu d'une guerre qui ne fera qu'accélérer le processus.
Si les hommes de ce roman sont des figures marquantes (Hareth le rêveur-voyageur, Noula son frère aîné le noceur, Skandar Hayek le patriarche, mais surtout "Requin-à-l'arak", le chauffeur et narrateur qui est à la fois homme à tout faire, protecteur bienveillant et jaloux), les femmes s'affichent fortes, déterminées, libres. Elles font face avec courage, forcent l'empathie, ce sont de vrais caractères (Mado la rancunière, Marie si digne, Karine fière de son héritage et Jamilé, la cuisinière).
Le rythme lent de la narration accentue l'effet mélancolique de ce roman très réussi qui rend hommage au Liban.
J'ai très envie à présent de découvrir d'autres ouvrages de Charif MAJDALANI tant celui-ci m'a séduite.

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