éd Stock - 20 août 2014 - 408 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
En Italie, la ligne la plus droite entre deux points est l’arabesque. Il
faudra un jour étudier l’importance du baroque sur le peuple italien,
comme le disait Ennio Flaiano. La criminalité s’y décline en trois
composantes : attentats et massacres à des fins politiques, corruption
transversale à tous les niveaux, différentes mafias. Qui a tiré les
ficelles ? La réalité est complexe, insaisissable, perverse. À travers
la relation entre don Saverio, jésuite, héritier de la lignée Valfonda,
et sa petite-nièce Aria, journaliste d’investigation à laquelle il
confie ses secrets, ce roman raconte la fin de la dolce vita,
l’implosion de la Démocratie chrétienne et du parti communiste et la
montée en puissance du berlusconisme sur fond de mafia, d’argent sale et
d’affaires troubles au Vatican. Mais aussi la merveille de cette terre
où l’on sait encore sourire, sa beauté, ses héros au quotidien. Dans
cette Italie sublime et tragique Silvio Berlusconi a débarqué sur la
scène politique comme surviennent les grandes pestes. Jugé inéligible en
2014, le vieux caïman n’est pas mort. Faisant suite au très remarqué
Dolce Vita 1959-1979, Simonetta Greggio signe avec ces Nouveaux Monstres
le roman de l’Italie des trente-cinq dernières années.
éd Livre de Poche - 26 août 2015 - 360 pages
Simonetta Greggio, née en 1961 à Padoue en Italie,
est une romancière italienne qui écrit en français.
Elle est l’auteur de cinq romans, La Douceur des hommes (2005),
Col de l’ange (2007), Les Mains nues (2009),
Dolce Vita 1959-1979 (2010), L’Odeur du figuier (2011)
et d’une nouvelle, Étoiles (2006).
Ce que j'en ai pensé :
Suite de Dolce Vita 1959-1979 (mon billet ici), les Nouveaux monstres abordent les années de plomb, le poids de la mafia, l'emprise de Berlusconi sur les affaires et la politique.
Le prince Malo est mort et son demi-frère, le père Saverio a hérité de sa fortune et de l'affectation d'Aria, sa nièce, journaliste d'investigation qui, en plus de s'interroger sur la corruption, aimerait connaître ses origines, sa propre histoire.
Si cet opus est moins axé sur le romanesque (la quête de vérité d'Aria, la nostalgie de don Saverio ne sont qu'un prétexte), le livre n'en est pas moins intéressant puisqu'il aborde (courageusement) tous les non-dits de l'Italie au travers de la correspondance d'Aria et de son oncle, des articles qu'elle fait paraître dans un journal indépendant et qui la mettent en danger.
C'est tout le système politique et social italien et un pays au bord du chaos que Simonetta Greggio dénonce : les ramifications entre gouvernement, justice et Camorra (comment Berlusconi a-t-il pu bénéficier d'autant de non-lieux sans l'appui évident de la loge P2, des mafieux), le rôle des Brigades Rouges, le pouvoir financier du Vatican. Trois mille attentats ont secoué l'Italie en 1978 et 1979 : assassinats de magistrats ou de témoins, bombes, enlèvements...S'ajoute le pillage organisé de la bibliothèque Girolamini de Naples (clic), l'histoire du "monstre de Florence" (clic)...
C'est réellement instructif et passionnant, sans concessions (que de noms cités !), ça n'est jamais long ni morbide, bref, c'est réussi !
tu vas réussir à me convaincre de tenter ces lectures!
RépondreSupprimerlaisse-toi tenter !
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