14 juillet - Eric VUILLARD

Editions Actes Sud
Parution : août 2016
208 pages


Ce qu'en dit l"éditeur :

La prise de la Bastille est l’un des évènements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu’elle fut écrite par les notables, depuis l’Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n’y étaient pas. 14 Juillet raconte l’histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse.

Éric Vuillard, né en 1968 à Lyon, est écrivain et cinéaste. Il a réalisé deux films, L’homme qui marche et Mateo Falcone. Il est l’auteur de Conquistadors, La bataille d'Occident et Congo ainsi que Tristesse de la terre (paru en 2014).

La "folie" Titon d'où commencent les premières émeutes en 1789 
et ce qu'il en reste :

Ce que j'en ai pensé :

Si je n'avais pas lu les avis enthousiastes de Clara et de Keisha, je ne serais sans doute pas allée spontanément vers ce roman...D'autant qu'en ce moment, et après dix jours sans ouvrir un livre, je me sens pour la première fois depuis longtemps assez peu concernée (et enthousiasmée) par la rentrée littéraire...

Pourtant ça aurait été dommage de passer à côté de ce petit bijou romanesque qui redonne vie au petit peuple de Paris, aux "sans dents" qui ont été les premiers à manifester leur ras-le-bol et à déclencher l'immense vague qui a destitué la royauté.

Ça commence presque comme un inventaire à la morgue, des gens de rien alignés au sol, morts dans l'immense ruée qui a fait tomber la Bastille ; cordonnier ou rémouleur, saunier ou prostituée, ils crèvent de faim, et la surenchère de luxe et de dépenses de la cour à Versailles a jeté leurs voisins dans la rue, armés de gourdins et d'armes de pacotille.

Des "gens du caniveau", des silhouettes, de ceux qui ne figurent pas dans les livres d'histoire (d'ailleurs, l'absence de sources et de références permet de penser que ces personnages pourraient être imaginaires alors qu'ils ont, par la magie de la narration, une existence propre, réelle), Eric Vuillard tisse avec intelligence des parallèles avec notre époque (mélangeant expressions contemporaines et vocabulaire plus classique) et 1789.

La conclusion de ce (presque trop) court roman laisse songeur :

"Il faudrait de temps à autre, comme ça sans le prévoir, tout foutre par-dessus bord. Cela soulagerait. On devrait, lorsque le cœur nous soulève, lorsque l'ordre nous envenime, que le désarroi nous suffoque, forcer les portes de nos Elysées dérisoires, là où les derniers liens achèvent de pourrir, et chouraver les maroquins, chatouiller les huissiers, mordre les pieds de chaise, et chercher, la nuit, sous les cuirasses, la nuit comme un souvenir."

Un chouette roman que je recommande !


6 commentaires:

  1. Pareil que toi, un roman vers lequel je ne serais pas spontanément allée, mais qui me fait bien envie après tous ces avis positifs

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  2. Pas fan des romans historiques à la base mais je ne suis pas loin de changer d'avis pour ce titre !

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  3. j'avoue que le thème ne me tentait pas... mais vous allez peut-être bien finir par me faire changer d'avis si vous vous y mettez à plusieurs!

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  4. Il est dans ma LAL de la rentrée littéraire ! J'aime beaucoup ce thème historique.

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