Editions
Albin Michel - Collection 'Grandes Traductions'
Parution
: 11 janvier 2017
Titre
original : The thing about December
Traduction
: Marina Boraso
304
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Jeune
paysan naïf et solitaire, Johnsey vit à l’écart du monde. Il
travaille à la coopérative du village, avec sa famille pour seul
lien. À la mort de ses parents, il hérite de leur ferme, éveillant
aussitôt la jalousie de la communauté. Et lorsqu’un
consortium promet la prospérité au village en échange du rachat de
ses terres, Johnsey refuse. Il devient dès lors un ennemi aux yeux
des villageois, qui lui déclarent la guerre…
Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe raconte, au jour le jour, le combat d’un homme seul qui tente par tous les moyens de trouver un sens à sa vie dans un monde qui en est dénué. Donal Ryan livre au passage une formidable critique de la société moderne et du matérialisme qui vient à bout de toutes les valeurs et de tous les idéaux.
Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe raconte, au jour le jour, le combat d’un homme seul qui tente par tous les moyens de trouver un sens à sa vie dans un monde qui en est dénué. Donal Ryan livre au passage une formidable critique de la société moderne et du matérialisme qui vient à bout de toutes les valeurs et de tous les idéaux.
Né
en Irlande en 1976, Donal Ryan, dipômé en droit, a publié quatre
ouvrages dont seuls Le coeur qui tourne et Une année dans
la vie de Johnsey Cunliffe ont été traduits en France.
Ce
que j'en ai pensé :
Johnsey
n'est certainement pas "le couteau le plus affuté du tiroir",
il a tout du simplet de village, d'un Candide victime presque
volontaire des autres jeunes. Il a du mal à aligner des phrases
cohérentes et préfère souvent se taire parce qu'il craint de ne
pas savoir mettre ses mots dans l'ordre. Heureusement que Jackie et
Sally, ses parents, protègent ce grand et gros couillon mal
dégrossi.
Sauf
que..les parents meurent tour à tour et leurs terres valent un
paquet de fric et qu'elles intéressent des promoteurs, "le
consortium".
Sauf qu'un tabassage en règle par les crapules du
coin l'envoie à l’hôpital où il rencontre Dave Charabia, blessé
lui-aussi, et surtout Siobhan la jolie infirmière.
Sauf que Johnsey
le benêt, supposément devenu riche par la possession des terres
héritées) devient l'ennemi du village.
Le
roman commence en janvier pour finir en décembre, une année en
portraits et péripéties dans la vie de ce drôle de gars, un
chapitre par mois qui débute par des considérations sur les saisons
et le travail à la ferme, rappelle des souvenirs d'enfance du temps
où les parents de Johnsey étaient vivants. Une année bien courte
finalement tant elle bouleverse radicalement la vie de cet anti-héros
pas si nunuche qu'il en a l'air.
« Voilà
à quoi on reconnaît
le mois de décembre : il file en un éclair. Vous fermez les yeux et
déjà il est passé. Comme si vous n’aviez jamais été là. »
Qu'est-ce
que je l'ai aimé ce ravi de la crèche et son embarras, son
asocialité involontaire, son regard sur l'amour et l'amitié et
surtout sa loyauté ! Une bonne pâte bien tendre mais qui nous ouvre
les yeux sur le manque d'humanité de nos congénères ! Il est
tour à tour émouvant ou agaçant, se dépréciant sans cesse
; on le plaint pour ses maladresses et sa solitude mais son bon sens
et son humanité font un sacré pied de nez à la méchanceté
et à la cupidité ambiantes !
Le
style de l'auteur est toujours aussi fluide et ose les traits
d'humour (quand un cathéter devient un "chat-têteur" dans
la bouche de Johnsey) mêlés à un brin de poésie nostalgique à l'irlandaise, faisant ainsi de ce roman une comédie flirtant
avec le roman noir.
Un coup de coeur? Rien de moins? Je suis contente!
RépondreSupprimerJ'ai tellement hâte qu'il arrive par ici. Hâte de rencontrer ce Johnsey.
Depuis ma lecture du "Coeur qui tourne", je veux tout lire de cet auteur.