Editions
Pocket
Parution
: 11 septembre 2014
160
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Lisa,
jeune professeur d’italien, se rend chaque jour au collège comme
on va à la guerre, avec, en guise d’armée ennemie, les élèves.
Au fond de la classe, les garçons se disputent le rôle de
commandant en chef en rivalisant d’insultes et de menaces. Du côté
des filles, ce n’est guère plus apaisé : comment faire comprendre
à une gamine de douze ans qu’elle ne doit pas se prostituer, même
pour se payer des vêtements de marque?
Seule solution pour survivre sur ce champ de bataille où règne la loi du plus fort, se forger une carapace, en attendant son heure… l’heure de la contre-attaque.
Seule solution pour survivre sur ce champ de bataille où règne la loi du plus fort, se forger une carapace, en attendant son heure… l’heure de la contre-attaque.
Ce que j'en ai pensé :
Un collège difficile, des gamins borderline (insolents, irrespectueux, violents, paresseux, déconnectés de la réalité - complétez avec tous les clichés disponibles sur les mômes de banlieue ! à l'infini !!), une prof qui part bosser chaque matin avec la peur au ventre mais qui décide de tenir le coup dans l'attente d'une mutation et surtout parce qu'elle a encore une haute opinion du métier d'enseignant.
Sauf que ça dérape chaque jour un peu plus avec cette classe, que ça déborde et qu'on sent le dégoût et la rancœur monter, l'envie de meurtre éclore, à mesure que les semaines passent.
"(…)
il est incroyable de voir à quel point les schémas mafieux sont
bien implantés dans les rapports que ces gamins ont entre eux : la
servilité à celui qui gueule le plus fort est visiblement le modèle
de prédilection."
Au-delà d'une tension impeccable, c'est tout un microcosme qu'explore l'auteur : une société qui fout le camp dans laquelle l'administration se voile la face (surtout ne pas faire de vagues, "enterrer" les problèmes), une société où la violence psychologique et la détresse semblent les maîtres.
Il y a tant d'accents de vérité dans ces situations qu'on ne peut qu'y voir une expérience vécue, qu'on ne peut aussi s'empêcher de trembler !
Marie Neuser dresse un portrait réaliste et sans complaisance de l'école dans un roman très sombre et d'une remarquable qualité pour ses quelques 160 pages ! D'autant qu'elle évite avec justesse l'écueil de la "leçon", du jugement.
Il y a tant d'accents de vérité dans ces situations qu'on ne peut qu'y voir une expérience vécue, qu'on ne peut aussi s'empêcher de trembler !
"On
me parle du chômage, de la précarité, de l'immigration, de la
cité.
La cité, et puis quoi encore. Nous sommes ici en
plein centre-ville, à quelques centaines de mètres du Vieux-Port et
de ses touristes, et les adresses de mes élèves correspondent
toutes à des maisons villageoises, rénovées il y a peu par un plan
de réhabilitation des quartiers historiques. (...)
La précarité ? un type comme Malik glisse ses pieds chaque matin dans des baskets qui coûtent un SMIC et Adrami a dans son sac un téléphone de ministre. Quant à l'immigration, il suffit que j'entende le mot pour sortir de mes gonds. Je suis petite-fille d'immigrés. J'ai souvenir encore des copines du lycée appartenant au quart-monde rural, avec des parents nés en Italie, en Espagne, au Maroc ou en Pologne et parfois carrément analphabètes. Ça ne les dispensait pas de se comporter en personne civilisées.(...)
J'ai donc cessé de croire à tout ça, tout ce baratin sociologique à tendance marxiste qui tend à transformer les bourreaux en victimes. (...)
Je méprise au plus haut point l'angélisme de bon ton qui voudrait nous faire croire que derrière toute cette merde, sous les pelures de la connerie et de l'orgueil, dort un bon fond de bonne petite créature abusée par la Société."
La précarité ? un type comme Malik glisse ses pieds chaque matin dans des baskets qui coûtent un SMIC et Adrami a dans son sac un téléphone de ministre. Quant à l'immigration, il suffit que j'entende le mot pour sortir de mes gonds. Je suis petite-fille d'immigrés. J'ai souvenir encore des copines du lycée appartenant au quart-monde rural, avec des parents nés en Italie, en Espagne, au Maroc ou en Pologne et parfois carrément analphabètes. Ça ne les dispensait pas de se comporter en personne civilisées.(...)
J'ai donc cessé de croire à tout ça, tout ce baratin sociologique à tendance marxiste qui tend à transformer les bourreaux en victimes. (...)
Je méprise au plus haut point l'angélisme de bon ton qui voudrait nous faire croire que derrière toute cette merde, sous les pelures de la connerie et de l'orgueil, dort un bon fond de bonne petite créature abusée par la Société."
Marie Neuser dresse un portrait réaliste et sans complaisance de l'école dans un roman très sombre et d'une remarquable qualité pour ses quelques 160 pages ! D'autant qu'elle évite avec justesse l'écueil de la "leçon", du jugement.
Bravo ! Un roman choc !
Je l'avais emprunté mais rendu faute de temps, j'ai adoré son roman policier Prendre Lilly et je sais que je vais lire celui-ci, plus tard.
RépondreSupprimerCa me rappellerait trop de mauvais souvenirs de jeune prof, non merci!
RépondreSupprimerJe suis très intriguée d'aller à la rencontre de cette Lisa. Sa réalité semble impitoyable.
RépondreSupprimerJe le commande de ce pas. Merci pour la découverte.
Le titre est affreux je trouve !!!!!
RépondreSupprimerc'est vrai que le titre est étrange... auteure découverte avec Prendre Lily - et il faut que je lise Prendre Gloria, mais je lirai également celui-là ensuite.
RépondreSupprimer