Editions
de l'Iconoclaste
Parution
: Août 2017
192
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Un
manifeste pour la littérature à la lumière de Charlotte Delbo.
« J’ai
ouvert Aucun
de nous ne reviendra,
et cette voix m’a saisie comme nulle autre. Je suis entrée à
Auschwitz par la langue. »
L’une,
Valentine Goby, est romancière. L’autre, c’est Charlotte Delbo,
amoureuse, déportée, résistante, poète ; elle a laissé une œuvre foudroyante. Voici deux femmes engagées, la littérature
chevillée au corps. Au sortir d’Auschwitz, Charlotte Delbo invente
une écriture radicale, puissante, suggestive pour continuer de
vivre, envers et contre tout.
Lorsqu’elle
la découvre, Valentine Goby, éblouie, plonge dans son oeuvre et
déroule lentement le fil qui la relie à cette femme hors du commun.
Pour que d’autres risquent l’aventure magnifique de sa lecture,
mais aussi pour lancer un grand cri d’amour à la littérature.
Celle qui change la vie, qui console, qui sauve.
Née
en 1974, Valentine Goby est romancière et professeure de
littérature. Depuis quinze ans, elle écrit pour les adultes et pour
la jeunesse. En 2014, elle reçoit douze prix pour Kinderzimmer
(Actes Sud) dont le Prix des Libraires. Passionnée par l’histoire
et par la transmission, la mémoire est son terrain d’exploration
littéraire privilégié.
Ce que j'en ai pensé :
Dans ce document à paraître en août 2017 et qui prend une
drôle de résonance à l'annonce du décès de Simone Veil,
Valentine Goby évoque la vie et l'oeuvre de Charlotte Delbo
(rescapée des camps et découverte au détour d'une conversation
avec Marie-José Chombart de Lauwe, retrace Auschwitz via la lecture
et l'écriture.
Alors
que Valentine Goby prépare « Kinderzimmer », elle
découvre l’œuvre d'une femme, communiste, résistante, non-juive
et s'imprègne de son univers et de ses silences littéraires.
Il
s'agit ici d'une analyse de l’œuvre plus que d'un roman, mais
Valentine Goby se faufile entre les lignes, esquisse des parallèles,
donne corps à Charlotte, lui rend hommage.
Elle
voit les écrits de Charlotte Delbo comme des recherches
archéologiques, où chaque strate révèle une découverte, où
chaque « blanc » du texte laisse deviner l’indicible.
Auschwitz.
Un mot quasi absent des écrits de Charlotte Delbo. Un lieu qui
devient neutre au sens qu'il pourrait être celui qui décrit toutes
les horreurs sans être véritablement et géographiquement
signifié : Auschwitz c'est nulle part et c'est partout (au
Rwanda, en Syrie…). L'endroit prend une dimension universelle,
fondue dans la neige et le froid, dans la terreur et l'ignoble.
Charlotte
Delbo n'était pas juive mais elle appartenait, par son militantisme
au « Convoi du 24 janvier 1943 » pour avoir été arrêtée
comme membre du groupe Politzer (son prof de philo) : 230 femmes
dont seules 49 reviendront des camps, avec dans son cas, pour
toujours, le numéro 31661 tatoué sur son avant-bras.
Pourtant,
elle gardera espoir, continuera à aimer la littérature et le
théâtre (elle était la secrétaire de Louis Jouvet), reconstituant
poèmes et pièces de mémoire, organisant des spectacles, malgré
tout.
A son retour, elle écrit Aucun de nous ne reviendra
(premier volume d'une trilogie dont Le convoi du 24 janvier deviendra le prologue) et décide de garder ce manuscrit
dans un tiroir : les français ne sont pas prêts à entendre, à
connaître ce qui s'est passé dans les camps…
Valentine
Goby, explore le processus narratif de Charlotte Delbo, comment on
peut aujourd'hui « lire » Auschwitz par les mots des
rescapés, mais aussi comment Charlotte Delbo a pu « écrire »
Auschwitz, elle devient archéologue d'une œuvre complexe, teintée
de silences et de parallèles avec sa propre vie :
« La
lecture toujours convoque le lecteur et sa propre histoire. »
Beaucoup
d'émotion dans ce récit, beaucoup d'admiration aussi : une
lecture qui ne laisse pas indifférent...
Merci aux Editions de l'Iconoclaste qui m'ont permis la lecture de cet ouvrage en avant-première !
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerLes livres de Valentine Goby ne laissent jamais le lecteur indifférent : il fera nécessairement partie de mes lectures de rentrée.
RépondreSupprimerJe vais lire cet essai avec énormément d'intérêt!
RépondreSupprimer(par contre, tu chroniques déjà les livres de la rentrée littéraire? j'ai reçu plusieurs messages d'éditeurs demandant qu'on chronique les SP seulement au moment de la sortie des livres...)
J'ai beaucoup aimé les livres lus de Valentine Goby donc j'attends forcément celui-ci avec impatience :)
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