Editions
Actes Sud
Parution
: février 2009
Titre
original : Niran Sadiqa
Traduction
: Gilles Gauthier
208
pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
“Si
je n’étais pas né égyptien, j’aurais voulu être égyptien”,
la célèbre citation de Mustapha Kamel donne le ton de ce recueil :
voici l’Egypte placée sous le feu d’un écrivain amoureux de son
pays et qui, par le détour de la fiction, fait apparaître les
turpitudes et les contradictions d’une société à la dérive.
Interdit de publication par l’Office du livre, pour cause d’insulte à l’Egypte, le premier de ces récits, “Celui qui s’est approché et qui a vu”, donne précisément à voir un monde où règnent les faux-semblants et l’hypocrisie. Par une cinglante et implacable ironie, pour décrire des êtres prisonniers de l’obscurantisme et de l’arbitraire, l’auteur fait exister sous nos yeux des personnages singuliers qui évoquent l’univers d’un Dostoïevski à l’ombre des pyramides.
Tendres et cruels, ces récits foisonnent de fi gures magnifi ques qui nous font pénétrer un monde où l’imaginaire laisse une empreinte vive dans ce que nous croyons être le réel.
Ce que j'en ai pensé :
C'est quoi, "être égyptien", aujourd'hui ? faire osciller son âme entre islamisme radical et rêves d'Occident ? être paresseux, couard, etc...bien loin du mythe des pharaons non ?
Être égyptien, c'est subir les diktats d'une vie soumise à la religion, inch allah, c'est vouloir s'en émanciper, respirer, vivre tout simplement ?
Ces 10 nouvelles ( la première, plus longue, a de quoi nourrir un roman) explorent la société égyptienne contemporaine, tiraillée, écartelée, et surtout viciée par la corruption, la délation...
Instantanés du Caire, aux mille visages, aux mille personnages, sertis dans les antagonismes, dans le renoncement. Instantanés d'un peuple qui ne se bat plus, rompu à l'immobilisme, au poids des puissants.
Instantanés pleins de tendresse, mais aussi d'un constat parfois sévère, qui valent à l'auteur d'être interdit dans son propre pays.
Parce qu'il dit, parce qu'il décrit (les incohérences, les peurs) et que ça n'est pas permis...et c'est pour cela,, peut-être et surtout, qu'il faut que nous, lecteurs occidentaux, soyons là pour écouter la vie égyptienne, pour libérer la parole, pour donner aux mots leur pleine liberté.
Parce que le regard de l'auteur n'est jamais une critique, et parce que la préface de ce roman est un trésor à elle-seule !
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