Editions
Stock - Collection la Bleue
Parution
: 2 janvier 2020
220
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Une
mère, âgée mais indépendante, se trompe de jour, de lieu de
rendez-vous avec ses filles, achète des objets superflus et coûteux,
oublie dans le coffre de sa voiture les fruits de mer bretons, et se
lève la nuit, croyant partir pour une destination inconnue.
Cela pourrait être drôle, si ce n’était une maladie mentale due à l’âge, et surtout si cette femme si confuse n’était pas la romancière Benoîte Groult, la mère de l’auteure de ce livre d’une force rare. Benoîte Groult, luttant, jouant avec sa propre fin, mais refusant avec rage de céder à la fatalité et à la vieillesse, elle qui a été une militante de l’association « Pour le droit de mourir dans la dignité ». Voici la femme intime, plus que la femme publique, ici telle qu’on ne la connaît pas, et qui écrivait : « Dans la vie, deux mondes se côtoient : celui des gens qui vont vivre et celui des gens qui vont mourir. Ils se croisent sans se voir. »
Benoîte
s’éteint en juin 2016 à Hyères, à 96 ans. Écrivaine comblée,
mère et grand-mère heureuse, femme de combats remportés. Mais ce
que ce livre raconte, ce n’est pas juste le deuil hélas !
prévisible d’une mère admirée et aimée, mais un double deuil :
voici le terrible sens du titre, La
mère morte.
« Maman, mon dernier rempart contre la mort. Bientôt, ce sera moi
le rempart pour ma fille ».
Le 1er avril 2016, la fille de Blandine de Caunes, Violette, 36 ans, meurt dans un banal accident de voiture, laissant orpheline sa fille Zélie. L’ordre du monde est renversé : Benoîte s’accroche à la vie, Blandine sombre, Violette n’est plus.
De Benoîte Groult, sa fille a hérité l’humour et la force vitale. Ce livre n’est pas triste, au contraire. C’est une réconciliation entre trois générations de femme qui partagent le « même amour forcené pour la vie, toujours plus forte que tout », le credo de Benoîte qu'elle a transmis à sa fille.
Ce que j'en ai pensé :
Ça aurait pu être triste, voire pathétique. Moins de trois mois s'écoulent pour l'auteur, entre la perte de Violette sa fille et de Benoîte Groult sa mère. Les deux personnes les plus chères à son monde. Deux raisons de ne plus entendre ni dire le mot "maman".
Deux peines insondables, bouleversantes dont l'auteur tire un récit lumineux, doux et tendre, qui laisse la mort frôler son univers et la maintient pourtant à distance.
On s'interroge d'abord sur le lent déclin de Benoîte Groult, écrivain engagé, féministe, vive et si forte. Alzheimer et la décrépitude de la vieillesse, les chutes et les draps tachés, les oublis et les ellipses, les angoisses.
Et au travers du deuil de cette mère si brillante, l'auteur prend de plein fouet la mort de sa fille, encore si jeune.
Pourtant, c'est un récit traversé d'amour, au travers de la douleur et des larmes (parfois des cris), un amour fusionnel qui ne s'épargne ni les conflits ni les déchirures, un amour comme un message d'espoir pour traverser les épreuves.
J'ai repensé au livre d'Emmanuelle Bernheim, et j'ai aimé la pudeur et la "joie" qui se dégageait de ce récit aussi. Un bel hommage que livre Blandine de Caunes.
amusant enfin pas le bon terme mais j'ai lu un article sur ce livre hier - j'ignorais qu'elle avait également perdu sa fille. Le destin nous joue de sales tours... une lecture sans doute éprouvante !
RépondreSupprimerPas tant que ça ! Blandine de Caunes reste digne dans sa souffrance et il y a même de l'humour ! plutôt réussi ce récit, au vu du sujet !
SupprimerC'est un peu plombant de démarrer l'année avec un tel sujet, non ?^^
RépondreSupprimerC'est mon 3ème cette année, et finalement pas du tout triste ce récit !!
SupprimerIl faut choisir! Entre le roman de Sandrine Collette et celui-ci, mon choix est fait! Tu approuves?
RépondreSupprimerBah non ! faut pas choisir !! mais sinon, évidemment le Collette !! J'ai encore plein d'images dans la tête !
SupprimerBonjour Virginie, pas trop triste. Et puis malheureusement, 96 ans, c'est tout de même un bel âge. En revanche, perdre un enfant, c'est terrible. J'ai noté ce récit quand je serai d'humeur plus guillerette. Mais en tout cas, tu donnes envie. Bonne fin d'après-midi.
RépondreSupprimercoucou ;o) je ne l'ai pas trouvé triste ce bouquin, il y a réellement tellement d'amour, de respect et une bienveillante ironie, qu'il ne fiche pas le bourdon !
SupprimerBonne fin d'après-midi à toi aussi !