Editions Gallimard - Collection Verticales
Parution : 3 septembre 2020
288 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
« Ça fait deux ans que je ne l'ai pas revu. Sept cent vingt-trois jours pour être précise. Il y a un mois, j'ai reçu une lettre de lui en provenance des États-Unis. Il m'indiquait qu'il avait fui notre pays et qu'il travaillait dans une entreprise de bâtiment. Il allait bien, il écrirait de temps en temps, il me souhaitait du calme maintenant qu'on ne se reverrait plus.
J'ai
brûlé la lettre et j'ai regardé mon fils aîné partir en fumée.
».
Inspiré de faits réels, ce roman choral explore des
rêves d'exil, accomplis ou à jamais manqués. D'un continent à
l'autre, des familles dispersées affrontent la même incertitude :
que transmet-on à ses enfants qu'aucune frontière ne peut effacer
?
Ce que j'en ai pensé :
Marta la Salvadorienne dont les deux fils, Luis et Fabio, ont choisi d'émigrer aux Etats-Unis, Litzy elle-aussi salvadorienne et Zahra la somalienne toutes deux femmes de ménage dans le manoir du futur président américain, Angie la somalienne devenue Giant le temps de son voyage clandestin vers la France où vivent Pascal, sa femme Hélène et leur fils Jérémy. Galerie de douleurs et de destins qui se croisent, des destins qui basculent au fil de l'exil, galerie de vies bousculées et de choix difficiles.
Un roman intelligent qui donne la parole aux exilés, aux migrants, ceux qu'on n'entend pas, qu'on aperçoit sur de terribles photos (Luis et sa fille noyés en traversant le Rio Grande, est l'un des personnages de ce roman), une narration originale mêlant chansons, articles, tableaux et décompte, par ailleurs poétique malgré la gravité du sujet, des personnages travaillés.
Un roman touchant et qui interroge (à la manière d'Hélène qui se demande ce qu'elle pourrait faire de plus que recenser les décès des exilés pour son association, elle qui sait son fils Jérémy militant anti-migrants), un roman qui réussit à éviter l'écueil du pathos.
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