Editions Actes Sud - collection Acets noirs
Parution : Mars 2014
368 pages
Prix Transfuge du meilleur espoir Polar
Prix Erckmann-Chatrian -
Prix Mystère de la critique -
Ce qu'en dit l'éditeur :
Une
usine qui ferme dans les Vosges, tout le monde s’en fout. Une
centaine de types qui se retrouvent sur le carreau, chômage, RSA, le
petit dernier qui n’ira pas en colo cet été, un ou deux
reportages au 19/20 régional et puis basta.
Sauf que les
usines sont pleines de types dangereux qui n’ont plus rien à
perdre. Comme Martel, le syndicaliste qui planque ses tatouages, ou
Bruce, le bodybuilder sous stéroïdes. Des types qui ont du temps et
la mauvaise idée de kidnapper une fille sur les trottoirs de
Strasbourg pour la revendre à deux caïds qui font la pluie et le
beau temps entre Épinal et Nancy.
Une fille, un Colt .45, la neige, à partir de là, tout s’enchaîne.
Ce que j'en ai pensé :
Un polar qui prend son temps pour brosser le portrait d'un coin des Vosges qui se meurt, d'un bout de Lorraine où les petites frappes se prennent pour des caïds et où la plupart des gens savent depuis toujours que la fin du monde n'est pas loin.
Des déclassés, des « plus bons à rien », des mômes sans avenir qui se croisent, tissent des bouts d'amitié au gré des combines, s'inventent des rêves pour quand le printemps reviendra et qu'ils pourront se tirer loin de là.
Portrait morose d'une société qui se perd, ce polar joue sur les flash-backs et cette cassure dans le rythme de cette dégringolade sociale inéluctable est bienvenue. Il multiplie les portraits avec intelligence en humanisant la descente aux enfers de ces recalés, en instillant une sorte de tendresse bienveillante pour ces « minables » même si l'amertume se faufile entre chaque ligne…
Un bon roman noir, addictif, dans lequel on retrouve l'univers et le style de Nicolas Mathieu et qui dose avec justesse roman social et polar.
Un excellent premier roman, oui, avec lequel j'avais découvert l'auteur, rencontré sur un salon bien avant son Goncourt, et dont la sympathie m'a marquée.
RépondreSupprimerC'était une bonne surprise pour moi, d'autant que je l'ai trouvé meilleur que le Goncourt..
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