Editions Christian Bourgois
Parution : 19 août 2021
188 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Nous sommes en France, à la fin des années 1990. Dans une ville de banlieue pavillonnaire, une adolescente regarde passer les trains qui filent vers Paris. Elle a des projets plein la tête : partir, devenir hôtesse de l’air et surtout, plus urgent, s’acheter des vêtements de marque.
Mais comment faire quand on n’a pas assez d’argent de poche et que la vie dont on rêvait se révèle être un champ de cactus ?
Car
en attendant, sa famille vacille et ses repères sont chamboulés. En
moins d’un an, sans renoncer à ses désirs, elle devra tout
apprendre : comment classer ses émotions, tenir tête à ses
copines, assumer des responsabilités trop grandes pour elle et vivre
ses premières expériences sexuelles.
Si l’adolescence est
une ligne de crête menant à l’âge adulte, l’attachante héroïne
de Grande Couronne s’y tient en équilibriste, oscillant entre le
trivial et le terrible. Mais elle a une arme : une vision au laser
grâce à laquelle elle dresse un tableau de son époque et de ses
émotions aussi drolatique qu’impitoyable.
Ce que j'en ai pensé :
Une situation dérangeante (une jeune fille qui se prostitue), des mots parfois crus (appelons un chat, un chat !) et des a priori sur un roman vers lequel je ne serais pas spontanément allée si je n'avais pas lu quelques bonnes critiques.
Je me réjouis d'avoir laissé ma curiosité l'emporter ! D'avoir plongé dans ce livre, en apnée, à ne plus vouloir le quitter, à accompagner "Tennessy" (son pseudo au cœur du réseau Magritte) dans son incroyable récit.
Ça pourrait être glauque (la situation l'est, bien évidemment..) mais la langue employée, le ton, finissent par donner une sorte de légèreté au propos, désamorcent le sentiment malsain qui pourrait étreindre le lecteur. La narratrice a l'inconséquence de son âge, dépasse le point de vue bien/mal de ses actes.
Elle est une adolescente en recherche d'identité, en quête de repères malgré (ou à cause ?) du divorce de ses parents ; elle se veut libre de ses choix, croit définir des limites.
Elle est surtout d'une justesse épatante, d'une maturité incroyable et le style de Salomé Kiner sert ce récit initiatique dérangeant en réussissant à ne pas laisser le sordide dominer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire