La
nouvelle protectrice de Voltaire, la baronne de Fontaine-Martel,
vieille rombière aigrie et avare, a été retrouvée assassinée
dans son lit. Tuée d'un empoisonnement, d'un coup de couteau, d'un
étranglement et d'un étouffement ! Dans cet ordre-là !
Voltaire,
en pension chez la dame,sait que s'il ne veut pas finir sous les
ponts, voire accusé du meurtre et embastillé, il a plutôt intérêt
à trouver le coupable. D'autant qu'il veut faire donner son
Euriphyle, tragédie que tout le monde imagine être un eczéma ou un
bubon et qu'il rédige ses Lettres philosophiques !
Quand la
route du parasite mondain croise celle d'Emilie du Châtelet,
enceinte jusqu'au cou, il découvre une alliée dans sa quête de la
vérité, une enquêtrice maline et infatigable, une amie brillante
et versée en sciences alors que lui manque singulièrement de
courage et d'héroïsme... Le duo inséparable va affronter des
héritières sournoises et prêtes à tout, aidé d'un abbé pataud
et démêler enfin les fils du mystère. On croise des jansénistes
amateurs de fessée, le beau monde des salons parisiens, Rameau ou
encore les fous de l’hôpital.
Délicieux
Voltaire détective ! On s'amuse de ses traits esprit, de sa
complicité avec Emilie du Châtelet aussi intelligente et vive que
lui, de son regard lucide sur une époque où les philosophes
brocardent pouvoir et religion. C'est enlevé, gai, l'intrigue est
plausible, le dénouement habilement mené. Un réel plaisir et
l'envie de découvrir d'autres aventures policières menées par
Voltaire et Emilie !
Pour la "petite histoire", Voltaire est réellement devenu l'amant de Mme du Châtelet en 1734 (il s'enfuiera même avec elle en Lorraine) juste après la naissance de son fils Victor-Esprit (ça ne s'invente pas) en 1733. Le roman colle parfaitement à la réalité historique !
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