Les poissons ne ferment pas les yeux - Erri de LUCA

éd Gallimard - 26 avril 2013 - 144 pages
titre original : I pesci non chiudono gli occhi
traduction : Danièle Valin
 Ce qu'en dit l'éditeur :
«À travers l’écriture, je m’approche du moi-même d’il y a cinquante ans, pour un jubilé personnel. L’âge de dix ans ne m’a pas porté à écrire, jusqu’à aujourd‘hui. Il n’a pas la foule intérieure de l’enfance ni la découverte physique du corps adolescent. À dix ans, on est dans une enveloppe contenant toutes les formes futures. On regarde à l’extérieur en adultes présumés, mais à l’étroit dans une taille de souliers plus petite.»
Comme chaque été, l’enfant de la ville qu’était le narrateur descend sur l’île y passer les vacances estivales. Il retrouve cette année le monde des pêcheurs, les plaisirs marins, mais ne peut échapper à la mutation qui a débuté avec son dixième anniversaire. Une fillette fait irruption sur la plage et le pousse à remettre en question son ignorance du verbe aimer que les adultes exagèrent à l’excès selon lui.
Mais il découvre aussi la cruauté et la vengeance lorsque trois garçons jaloux le passent à tabac et l’envoient à l’infirmerie le visage en sang. Conscient de ce risque, il avait volontairement offert son jeune corps aux assaillants, un mal nécessaire pour faire exploser le cocon charnel de l’adulte en puissance, et lui permettre de contempler le monde, sans jamais avoir à fermer les yeux.
Erri De Luca nous offre ici un puissant récit d’initiation où les problématiques de la langue, de la justice, de l’engagement se cristallisent à travers sa plume. Arrivé à l’«âge d’archive», il parvient à saisir avec justesse et nuances la mue de l’enfance, et ainsi explorer au plus profond ce passage fondateur de toute une vie. 

 Erri De Luca est un écrivain, poète et traducteur italien contemporain. 
Il a obtenu en 2002 le prix Femina étranger pour son livre Montedidio 
et le Prix européen de littérature en 2013.
Ce que j'en ai pensé :
Ce que j'aime chez Erri de Luca, c'est la manière de raconter ses souvenirs d'enfance. Montedidio reste une absolue référence en la matière. Ses récits sont teintés de poésie et de tendresse, et permettent une plongée une Italie pauvre où la vie est âpre, difficile. Ce roman n'échappe pas à la règle ; chaque mot, chaque phrase, y est empreint d'une nostalgie heureuse et trouve sa place. 
J'ai beaucoup aimé ce court roman qui relate l'apprentissage de l'amour, la découverte du corps (le sien, celui de l'autre), du monde autour de lui, de sa cruauté. Erri, enfant, narrateur, m'a charmée avec ses interrogations, sa vision de la justice, la pureté de ses sentiments.
Voila sans doute un roman que je relirai un jour ! 

3 commentaires:

  1. J'ai beaucoup apprécié moi aussi, c'est le De Luca que j'aime (alors qu'il me déçoit parfois, surtout quand il donne dans le mystique...).

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    1. Je suis d'accord avec toi, les meilleurs bouquins d'Erri de Luca sont ceux où le spirituel est absent.

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  2. merci pour les liens pour le challenge!

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