éd Albin Michel - août 2015 - 320 pages
Titre original : The black snow
Traduction : Marina Boraso
Ce qu'en dit l'éditeur :
L’âpreté lyrique du premier roman de Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin,
métamorphosait le paysage irlandais en un vaste territoire à l’horizon
sans limites, au fil d’une impitoyable chasse à l’homme qui poussait
inéluctablement un jeune métayer vers l’exil américain, dans un récit
visuel fracassant.
Son nouveau roman raconte le
retour d’un émigré irlandais au pays. Après des années passées à New
York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une
ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou
criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son
bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à
la rancœur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, il
devient un étranger sur son propre sol. Confiné sur cette terre ingrate
où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas
Kane va devoir choisir à quel monde il appartient.
Originaire du Donegal, Paul Lynch vit aujourd'hui à Dublin.
Journaliste et critique de cinéma, il écrit régulièrement dans
le Sunday Times, l'Irish Daily Mail et l'Irish Times.
Son premier roman, Un Ciel rouge, le matin (Albin Michel 2014),
salué unanimement par la presse comme une révélation, a été
finaliste en France du Prix du Meilleur Livre étranger.
Ce que j'en ai pensé :
Quel style ! Charnel et violent, tout en mots ciselés, précis, presque "sonores", ce roman est une perfection !
Si l'intrigue semble finalement secondaire, la manière de traiter le sujet donne au texte une dimension puissante, bouleversante. C'est une plongée au cœur de l'âme humaine, dans tous ses défauts (jalousie, perversions, faiblesses, arrangements avec la vérité), où les hommes sont capables du pire, où la solidarité est soumise à des règles incompréhensibles (il ne fait pas bon être un étranger, un "faux pays"). Mais c'est aussi une immersion dans l'Irlande loin de la carte postale, dans un monde rustre, pauvre, abandonné, où la noirceur alterne avec le vert cru du printemps, où la pluie noie tout sauf le chagrin et la rancoeur.
Les personnages sont travaillés si subtilement qu'ils en deviennent réels, tangibles et l'auteur nous offre par leur biais tout ce qui constitue l'âme humaine, entre amitié, bonheur fragile et soudain, le plus profond désarroi.
C'est un roman cruel où la folie donne toute sa mesure, où l'espoir semble vain, mais c'est avant tout une narration magique, passionnée, ample et presque baroque. Une merveille !
J'en suis à la moitié et je n'avance plus. Abandonné depuis plusieurs semaines, je ne sais pas si je le reprendrai. Trop de lyrisme tue le lyrisme pour moi.
RépondreSupprimer