La fragilité des corps - Sergio OLGUIN

éd Actes Sud Noir - novembre 2015 - 384 pages
titre original : La fragilitad de los cuerpos
traduction : Amandine PY

Ce qu'en dit l'éditeur :
La journaliste Verónica Rosenthal semble tout droit sortie d’une sitcom argentine : trente ans, belle, riche, aimant les after, le bourbon et les hommes. Elle a beaucoup d’amies aux aphorismes éloquents : “Il y a pas de marge de manœuvre avec les mecs mariés. Ils sont comme des livres de la bibliothèque municipale : un de ces quatre, même si tu les adores, t’es obligée de les rendre.”
Sa curiosité est piquée par un banal fait divers : un conducteur de train s’est donné la mort, laissant une lettre aux termes ambigus. Il y confesse quatre accidents mortels sur la voie ferrée tout en avouant sa détermination à tuer. Quand pour la justice l’affaire est close, pour Verónica commence l’enquête, qui la conduit à mille lieues de son quotidien feutré : la banlieue, les favelas, et de frustes cheminots hantés par le souvenir de corps percutés sur la voie.
Avec l’aide d’un junkie en voie de rédemption et de deux gamins des rues prêts à tout pour une canette de Coca, elle affronte le monde violent et pervers des paris clandestins macabres où de jeunes garçons risquent leur vie sur les rails afin de divertir les puissants.
Chairs tendres broyées sous des tonnes d’acier, ou muscles bandés d’adultes consentants aux désirs furieux : la résolution de l’enquête est dans les liens profonds qui unissent les corps, le désir et la mort.

Sergio Olguín est né à Buenos Aires en 1967. 
Il est journaliste culturel et romancier.Il a publié 
plusieurs romans, tous inédits en France, à 
l’exception d’un ouvrage pour la jeunesse :  
Une équipe de rêve (Seuil, 2006).

Ce que j'en ai pensé : 
Déroulé de manière assez lente, sur le rythme de l'enquête journalistique qui lui sert de trame, ce polar argentin donne une vision de l'Argentine entre mafia et misère. La journaliste est un personnage fort, d'un caractère tenace et son reportage nous entraîne dans les bidonvilles d'une ville gangrénée par la corruption où administration, police et magistrats sont corrompus, à la solde de mafieux infiltrés dans la vie politique.
C'est lent, donc, mais le lecteur ne s'ennuie pas tant les personnages sont finement brossés, empathiques malgré leurs défauts et leurs faiblesses. Quelques scènes de sexe ponctuent le récit, comme indispensables à la personnalité hors-norme de Veronica Rosenthal, donnant une intensité particulière à sa relation avec le conducteur de train.
Il pourrait presque s'agir d'un roman d'ambiance, très noir, que d'un vrai policier et c'est en tout cas un bon moment de lecture ! Ça donne envie de retrouver la journaliste comme personnage récurrent d'une série.

2 commentaires:

  1. cela fait longtemps que je n'ai pas lu autour de l'Argentine, cela fait ressurgir des envies de dépaysement!

    RépondreSupprimer
  2. Je suis rarement déçue par les polars de Actes Sud, et le rythme lent ne me dérange pas, d'ailleurs je suis en train de lire un Arbol.

    RépondreSupprimer