La renverse - Olivier ADAM

éd Flammarion - 6 janvier 2016 -268 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
"Ce n'est qu'au moment d'entrer dans le bar-tabac que la nouvelle m'a vraiment heurté, qu'elle a commencé à filer le tissus du drap que je tendais depuis des années sur cette partie de ma vie. J'ai demandé deux paquets de cigarettes, salué les habitués du plat du jour. Au-dessus des tables, un téléviseur s'allumait sur une chaîne d'information en continu. A l'instant où j'y posé les yeux, le visage éminemment télégénique de Jean-François Laborde s'est figé sur l'écran. J'ai demandé qu'on augmente le volume. On annonçait son décès dans un accident de voiture. Suivait un rappel succinct de sa biographie. Fugacement, la pensée, absurde étant donné le temps accordé à l'information, qu'il n'avait pas été fait mention de ma mère m'a traversé l'esprit."
Dans La renverse, Olivier  Adam retrace l'itinéraire d'Antoine, dont la vie s'est jusqu'à présent écrite à l'ombre du scandale public qui a éclaboussé sa famille quand il était encore adolescent. Et ce faisant, il nous livre un grand roman sur l'impunité et l'humiliation, explorées au sein de la famille comme dans l'univers politique. 
Né en 1974, Olivier Adam a grandi en région parisienne et vit actuellement en Bretagne. 
Son premier roman, Je vais bien, ne t'en fais pas a été adapté pour le cinéma tout 
comme Poids léger et Des vents contraires. Passer l'hiver a reçu le Goncourt de 
la nouvelle en 2004, A l'abri de rien, le prix France Télévisions 2007, 
et Des vents contraires, le prix RTL-Lire 2009. 
 
Ce que j'en ai pensé :
Si dans ce nouveau roman d'Olivier Adam, le narrateur se prénomme à nouveau Antoine, il ne s'agit pas du même personnage que dans son précédent opus, Peine perdue.
On retrouve un écorché, un type en fuite qui a fait le choix de rompre les amarres et de filer bien loin de sa banlieue banale où un scandale sexuel éclabousse sa famille et la pulvérise.
C'est un thème récurrent chez l'auteur que ces errances silencieuses, face à la mer, en abîme dans une société qui va mal. C'est aussi ce qui lui réussit le mieux, donner sa place à des héros qui n'en sont pas, montrer les classes sociales moyennes accablées par le chômage et abruties par la télé dans des pavillons de banlieue. 
Ça sonne juste, toujours, c'est fort et sombre, souvent émouvant.
Pourtant, l'idée aurait pu résonner en creux : s'inspirer de l'affaire Georges Tron et de sa passion pour la "réflexologie plantaire" (ah ah) était un pari osé. Olivier Adam dépasse le fait divers sordide pour s'attacher à tout ce qu'il a provoqué au-delà des remous médiatiques. Il focalise sur le microcosme familial et on oublie vite le parallèle avec l'affaire en question tant les révoltes (et l’écœurement) portées par le narrateur révèlent un malaise latent face au monde politique.
Un roman très réussi !! 

2 commentaires:

  1. Ta chronique fait bien ressentir tes émotions et le fait que tu as adoré!
    Je l'ai commandé. Il me tarde du coup de le lire...
    Merci ;)

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  2. Je pense que je le lirai, l'avis de Laure et maintenant le tien m'ont convaincue.

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