Une terre d'ombre - Ron RASH


Collection Points
titre original : The cove
Traduction : Isabelle Reinharez
Parution : avril 2015
288 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère — revenu de la Première Guerre mondiale amputé d’une main —, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d’un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n’y pousse et les malheurs s’y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu’une sorcière. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d’une flûte en argent. L’action va inexorablement glisser de l’émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l’ignorance et à la peur d’une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre.
La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l’intolérance, à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle.

Après Le Monde à l’endroit (Seuil, 2012), Une terre d’ombre prolonge une réflexion engagée par l’auteur sur la folie guerrière des hommes, tout en développant pour la première fois dans son œuvre romanesque une histoire d’amour tragique qui donne à ce récit poignant sa dimension universelle.

Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est un poète, auteur de cinq recueils de nouvelles et de cinq romans, tous lauréats de prestigieux prix littéraires —Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize, James Still Award, Novello Literary Award, Frank O’Connor Award. Il est titulaire de la chaire John Parris d’Appalachian Studies à la Western Carolina University.

Ce que j'en ai pensé :
Terre d'ombres ou de lumière ? Dans ce vallon maudit, en pleine guerre de 14/18, il faut que Laurel, marquée par une tache de naissance et considérée comme une sorcière, et Hank, son frère revenu mutilé de la guerre en Europe, survivent, s'entraident, fassent fi du quand-dira-t-on...Leur ferme offre peu et pourtant, au détour d'un chemin et d'un air de fifre, leur destin change.

Un roman sur la solitude, sur le destin (déjà mal ficelé dès le départ !), sur l'espoir...quand tout semble virer au rose, au "possible", tout s'effondre ! Il est beaucoup question de choix (être seule, être morte, partir, dénoncer), de renoncements (tant pis s'il n'y a plus de perroquets ?) et ça tourne vite à la tragédie, inéluctable...

C'est âpre et sauvage, à l'image de ce vallon qui ne voit jamais la lumière, où la malédiction traine, où le ressentiment domine..

J'ai aimé, et j'ai pourtant un peu peiné sur cette lecture. Je ne sais ce qu'il en restera mais j'ai eu le plaisir de saisir les personnages, de vibrer au gré de leurs émotions et de leurs sentiments, et finalement, c'était déjà pas mal !

3 commentaires:

  1. Je l'avais emprunté à la médiathèque mais je l'ai rendu sans avoir eu le temps de le lire.

    RépondreSupprimer
  2. C'est mon préféré de Ron Rash, un de mes auteurs préférés <3 :)

    RépondreSupprimer
  3. Pour ma part, j'ai été transporté, même si ce n'est pas mon préféré de Rash. Car même un moins bon roman de Rash demeure un excellent moment de lecture!

    RépondreSupprimer