Retour à Watersbridge - James SCOTT

Editions Seuil
Parution : 5 février 2015
Titre original : The kept
Traduction : Isabelle Maillet

Ce qu'en dit l'éditeur :

Hiver 1897. Une sage-femme regagne sa ferme dans le nord de l’État de New York, chargée de cadeaux pour les siens. L’y attendent les corps ensanglantés de son mari et de ses enfants gisant dans la neige. Seul Caleb, 12 ans, a échappé au massacre : il a tout vu de la grange où il s’était réfugié parmi les animaux. Mère et fils abandonnent ce qu’il reste de leur foyer pour s’engager au cœur d’une contrée hostile et glacée à la poursuite des trois tueurs aux foulards rouges. Au fil de la traque, traversée d’épisodes d’une violence sèche et brutale contrastant avec la luminosité et le silence des étendues poudreuses, on comprendra que leur soif de vengeance repose sur une imposture…
Le mensonge, le poids du péché et la nature des liens du sang sont les catalyseurs troublants de cette équipée sauvage doublée d’un roman d’apprentissage.

James Scott a publié des nouvelles dans American Short Fiction, Ploughshares, One Story etc... Il a été nominé pour le Pushcart Prize et a reçu des bourses d'écriture de plusieurs institutions prestigieuses. Il collabore également au magazine de musique Under the Radar et a enseigné la création littéraire au renommé centre littéraire de Grub Street à Boston. 

Ce que j'en ai pensé : 

Plus roman noir que polar (et presque un western d'ailleurs), ce livre nous entraîne dans une traque, à la recherche de 3 meurtriers dont la seule caractéristique est de porter un foulard rouge. Que Caleb et sa mère, seuls survivants de cette tragédie qui a décimé toute leur famille, retrouvent ou non les coupables, peu importe finalement....

Le roman interroge en effet sur les liens familiaux (et on comprend vite qu'Elspeth n'est pas la véritable mère de Caleb et qu'elle a enlevé tous les enfants à leurs familles d'origine pour les élever), sur la filiation (les sentiments de Caleb et Elspeth sont finement analysés), mais aussi sur la vengeance et sur la rédemption.

Elspeth, la mère, est coupable dès les premières lignes, elle s'avoue pécheresse, incapable de résister à la tentation de soustraire des nouveaux-nés à leurs mères, consciente de n'aimer véritablement que les nourrissons (elle se désintéresse assez rapidement de ses "enfants" devenus grands, ne semble manifester qu'une peine toute relative à leur décès tragique).

L'ensemble est sombre, certaines scènes sont saisissantes dans leur réalisme tragique, mais ce premier roman s'autorise quelques moments de fragilité et de tendresse, le tout via une narration impeccable. 
A noter, une évocation de la nature très réussie : neige, vent froid, sauvagerie de ce coin près du Lac Erié. 

3 commentaires:

  1. Tu me rappelles un très bon moment de lecture. Et que dire des premiers chapitres, sinon qu'ils sont saisissants? Une atmosphère asphyxiante se dégage de ce roman... Mais n'étant pas une petite nature, j'en aurais bien pris encore! J'espère que James Scott sera à nouveau traduit sous peu.

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  2. J'avais aussi adoré ce roman et ce personnage féminin très fort !

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  3. J'ai adoré cette lecture, la fin est sublime ! :)

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