Et si tu n'existais pas - Claire GALLOIS

Editions Stock - Collection La bleue
Parution : 2 janvier 2017
 144 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Ce livre, c’est un peu comme un secret que je vais dire à tout le monde. L’histoire d’un engagement que j’ai pris enfant et que je n’ai jamais oublié.
Nous sommes dans les années quarante. J’ai six ans et je n’ai jamais vu ma mère. Un dimanche de juillet, elle arrive dans une belle Citroën noire et m’emporte en dix minutes. Ma nourrice court dans la poussière blanche soulevée par la voiture et jette son tablier noir sur sa tête. Je grimpe contre la lunette arrière et je lui dis en moi-même : Je te retrouverai, je te le jure. »

Claire Gallois, née en 1937, est romancière, essayiste et critique littéraire. Elle est notamment l’auteur de À mon seul désir (1965), Une fille cousue de fil blanc (1970), L’Homme de peine (1989) et Les Heures dangereuses (1992). Depuis 1984, elle fait partie du jury du Prix Femina.

Rue de Courcelles - Paris

Ce que j'en ai pensé :

144 pages de souvenirs d'une enfance peu commune, c'est presque trop court tant la prose est belle mais il n'y a pourtant pas un mot à ajouter.
Un roman délicat et sensible qui a l'intelligence d'éviter tout pathos alors qu'il y aurait de quoi renier père et mère !  

La mère, dans ce roman, est devenue sourde à la naissance de la narratrice, et s'est débarrassée du nourrisson auprès d'une nourrice. Au retour de la mère "indigne", la vie change pour la gamine qui passe d'une enfance comblée à la campagne  au cercle étriqué de la bourgeoisie parisienne.

Dans un texte sans chapitres qui semblent égrener des souvenirs, Claire Gallois dissèque deux mondes que tout oppose et défait les liens familiaux : une mère peut-elle ne pas aimer son enfant, et en miroir, une mère par procuration (adoptive) peut-elle être celle qui dispense le bonheur et l'amour ? 

Le roman, hors cette question d'amour maternel et des liens du sang, évoque en filigrane les secrets de famille et ce qu'ils peuvent peser sur la vie d'un enfant (quel est le rôle réel de ce Monseigneur ? est-il le géniteur ? et cette grand-mère omnipotente qui se pose en régente ? quel est le vrai lien entre Yaya la nourrice et le père de Claire ?). 
Il dessine aussi un portrait de la haute bourgeoisie parisienne sous l'Occupation et tous ses petits accommodements "raisonnables.  

Une écriture très douce-amère (comme on comprend la colère de cet enfant !) pour ce roman très réussi ! 

Merci aux Editions Stock et à NetGalley pour cette lecture qui m'a touchée !
  

1 commentaire:

  1. Ce n'est pas la 1ère critique que je lis sur ce roman, et à chaque fois reviens le fameux "dis moi pourquoi j'existerais ?" ;-)

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