Editions
Albin Michel - Collection Terres d'Amérique
Parution
: 3 novembre 2016
Titre
original : Rain Dragon
Traduction
: Nathalie Bru
336
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Changer
de vie et revenir à l’essentiel : voilà ce à quoi aspirent
Damon et Amy, deux trentenaires originaires de Los Angeles, en couple
depuis six ans.
C’est justement ce que propose « Rain Dragon », une grande ferme bio du nord-ouest des États-Unis qui pratique l’agriculture raisonnée. Un projet alternatif qui attire beaucoup de jeunes en quête d’un idéal de vie et dans lequel tous deux vont peu à peu se faire une place, en s’éloignant inéluctablement l’un de l’autre.
C’est justement ce que propose « Rain Dragon », une grande ferme bio du nord-ouest des États-Unis qui pratique l’agriculture raisonnée. Un projet alternatif qui attire beaucoup de jeunes en quête d’un idéal de vie et dans lequel tous deux vont peu à peu se faire une place, en s’éloignant inéluctablement l’un de l’autre.
Né
à San Francisco en 1971, Jon Raymond a toujours vécu dans le
nord-ouest des États-Unis, qui constitue le cadre de son œuvre,
tant littéraire que cinématographique. Déjà adapté deux fois à
l’écran par la réalisatrice Kelly Reichardt, il est l’auteur
d’un recueil de nouvelles Wendy & Lucy (Albin Michel,
2010).
Ce que j'en ai pensé :
Ça serait quoi votre idée de la vie idéale ?
Pour Damon et Amy, ça passe par un changement de vie, en lien direct avec la terre, une consommation éco-responsable en mettant la main à la pâte (à la manière du wwoofing), pour rompre avec un quotidien qui ne les enchante plus et distancier un peu la tendance à la conso de masse...Sans compter que leur couple bat de l'aile.
La ferme bio "Rain Dragon" correspond à leurs attentes, en tout cas pour Amy qui s'investit pleinement dans le système et s'occupe des abeilles. C'est plus difficile pour Damon qui cherche sa place et ne parvient pas à se réinventer.
Le rêve d'une vie idéale montre vite ses limites, il faut de l'argent.
Et c'est là que j'ai trouvé tout l'intérêt de ce roman fort bien écrit : Damon qui connait le monde de la pub devient le moteur d'une campagne d'expansion "philosophique" et surtout économique de la ferme et l'ironie réside dans la contradiction entre le rêve d'une vie plus simple débarrassée des contraintes capitalistes contemporaines (et qui pourrissent le système au détriment de l'être humain, blablabla) et cette course au marketing et à la réussite financière (trouver tous les moyens pour déstabiliser un concurrent)...
On est loin dans ce roman du côté hippie-baba cool des enragés de l'environnement (que je ne juge pas puisque je défends bon nombre de leurs idées !), on glisse doucement vers ce qui ressemble à une vraie entreprise : le "gourou" charismatique n'étant finalement qu'un manager ! Alors qu'Amy semble la plus acquise aux causes et au mode de vie de la ferme bio et commence à douter de la tournure que prennent les évènements, c'est Damon qui finit par adhérer aux idées du gourou-patron.
J'ai aimé cette optique prise par l'auteur, sans qu'il ne juge les protagonistes pour autant. Le regard est objectif, et même si on ne connait rien du passé de Damon et Amy (comment leur couple s'est formé, etc...) il n'en reste pas moins que ces deux personnages nous entraînent dans leur histoire vers leur inévitable rupture) et, sur une autre échelle, sur l'histoire de notre époque qui idéalise une vie plus saine, plus belle.
J'ai adoré l'idée de départ et la première partie, mais j'ai trouvé qu'ensuite le récit patinait et partait un peu dans tous les sens...
RépondreSupprimeravis mitigé,donc.
Je me souviens de l'avis mitigé d'Eva - et je ne rêve pas du "retour à la vie sauvage" (à propos de gourou et de vivre bio à la ferme, le film Martha Marcy May Marlene fut mon film préféré de 2011)
RépondreSupprimerL'idée me plaisait beaucoup, mais avec l'avis mitigé d'Eva, je suis contente de dire que je vais passer mon tour! Et puis, l'idée du «gourou-patron», ça me tente moins...
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