Editions
La Manufacture de Livres
Parution
: 7 septembre 2017
425
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Au cœur du Cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se
résignent à partir se battre, là-bas, loin. Joseph, tout juste
quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa
grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la
propriété d'à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en
raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancœurs et sa rage. Et
voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa
fille Anna, venues se réfugier à la ferme. L'arrivée des deux
femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ces montagnes.
Roman d'amour et de fureur, Glaise confirme l'immense talent de son
auteur à mettre en scène des hommes et des femmes aux prises avec
leurs démons et avec les fantômes du passé.
photo Cleostan
Ce
que j'en ai pensé :
Elle
colle partout cette glaise : aux sabots de ces paysans, trop jeunes,
trop vieux ou déjà abîmés, qui n'ont pas pu aller à la guerre,
et aux corps de ces soldats qui se battent dans les tranchées. Elle
enrobe les os de ces vieux au cimetière, soulagés de leurs maux sur
terre, les os de ces gars qui seront bientôt bouffés par la
mitraille boche ou par les rats.
Elle est matière entre les mains de Joseph qui apprend à la sculpter, à lui donner vie. Joseph dont le père est parti lui-aussi sur le front des Ardennes et qui devient un homme, plus vite que prévu quand Anna débarque dans ce coin des puys déchiré par les orages d'été.
Il n'y a pas que la terre qui parle dans ce roman, il y a les foins coupés, la neige qui étale sa robe de silence, la pluie qui ne noie aucun chagrin et la montagne, intangible dans ce monde qui fout le camp et sème, encore et encore le malheur.
Prose puissante, évocatrice, destin impitoyable qui s'acharne, voila ce que l'auteur manie à merveille. Ça secoue, évidemment, c'est très très noir, d'une sourde violence, celle des éléments et celle des hommes. Mais il y a dans le soleil qui flirte avec mes blés, dans la brise qui fait voleter la robe d'Anna, un tout petit peu d'espoir, comme celui qui fait croire que la guerre finira un jour...
Tentant, forcément! Aussi bien que "Grossir le ciel"?
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