Editions
JC Lattès
Parution
: 23 août 2017
272
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Au
début des années 1970, Balthazar Béranger s’installe avec sa
jeune épouse, Sonia, dans une maison à la sortie d’un village.
C’est un ancien presbytère, légèrement en retrait par rapport à
la route, dont les belles fenêtres sont en partie cachées par un
grand tilleul.
Balthazar
est un jeune médecin qui entend faire de ses enfants des êtres
véritables. Maintenus à l’écart d’un monde jugé néfaste pour
leur développement et leur imagination, ces derniers sont initiés à
la musique et à la morale pendant que leur mère ne résiste ni à
la violence ni à la séduction de son mari.
Pantins
impuissants soumis aux coups de leur père et à des exigences de
plus en plus humiliantes, ils apprennent à se taire.
Le
premier roman d’Ariane Monnier décrit une maison dont les pièces
sont progressivement transformées en scène de spectacles cruels, où
les portes entrouvertes laissent entendre, en sourdine, de terribles
chuchotements.
Ariane
Monnier est docteure en anthropologie. Elle est l'auteur d'une thèse
intitulée La reconstitution des faits dans le procès d'assises :
anthropologie d'une performance soutenue en 2014. Elle a publié
un essai, Les procès Colonna, Chaïb, Bissonnet. Anthropologie de
trois affaires judiciaires (Éditions du Bord de l’Eau, 2017).
Le presbytère (2017) est son premier roman.
Ce
que j'en ai pensé :
Ça
n'a pas fonctionné. Du tout.
Le
sujet, déjà, dérangeant puisqu'il évoque les maltraitances à
l'enfant, qu'elles soient psychologiques et affectives ou sexuelles.
Quatre gamins élevés dans une sorte d'idéal d'éducation, musique
et arts, vie au grand air, mais des parents bien trop occupés pour
s'occuper d'eux : un père toubib absorbé par la musique et
une mère (à demi dingue ?) qui se déguise à longueur de
journées.
Aucun
de ces deux adultes ne devine ce qui se passe sous leur toit, bien
plus préoccupés par leur nombril que par leurs enfants à qui,
d'autres adultes proposent des jeux dont on devine qu'ils sont
sexuels et contre nature, et qui finalement ne croient pas en la
parole des enfants et ne les protègent pas...
Et
c'est plus que le sujet, la narration qui m'a dérangée : saccadée
(un certain manque de fluidité) , éludant les mots qui disent,
comme retenus par une pudeur finalement gênante (chuuuut ! c'est un
secret...) et qui amène le lecteur à douter (est-ce que ce qu'on
imagine est bien ce qui se déroule ? ou s'agit-il d'autre chose et
dans ce cas-là on n'a rien compris au bouquin ?).
Parce
que si le sujet est dérangeant, immonde, patati patata, j'aurais
sans doute préféré en prendre plein la poire, à la limite de la
nausée, et ne pas naviguer comme ça, entre deux incertitudes...et
refermer ce livre avec ce sentiment d'injustice, de mal-fini, de flou
encore plus malsain.
(encore
que j'imagine que ça puisse être volontaire de la part de
l'auteur..)
Bon - quelle chronique ! le sujet est en effet dérangeant, je passe mon tour car apparemment la structure narrative du roman t'a plongée dans le doute perpétuel. Je repense à "La maladroite" qui abordait aussi le sujet de la maltraitance, et lui comme tu le souhaites, ne cachait rien et c'était finalement beaucoup plus "parlant" et dérangeant.
RépondreSupprimerChangement de sujet : j'ai lu hier "le vice de la lecture" d'Edith Wharton qui s'attaque au lecteur mécanique - elle explique qui sont ces lecteurs mécaniques - à l'opposé des vrais lecteurs, d'instinct -et surtout un passage m'a parlé sur la nécessité pour ces lecteurs mécaniques de devoir lire tout un livre pour s'en faire une opinion. Elle dresse en très peu de pages un portrait sans fard de ces lecteurs qui suivent les modes, ou veulent se fabriquer une image de gens cultivés. Il te plairait beaucoup ;-)
Un roman à fuir, le message est passé !
RépondreSupprimer