Les étoiles s'éteignent à l'aube - Richard WAGANESE


Editions 10/18
Parution : 7 septembre 2017
Titre original : Medicine walk
Traduction Christine Raguet
312 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Lorsque Franklin Starlight, âgé de seize ans, est appelé au chevet de son père Eldon, il découvre un homme détruit par des années d’alcoolisme. Eldon sent sa fin proche et demande à son fils de l’accompagner jusqu’à la montagne pour y être enterré comme un guerrier. S’ensuit un rude voyage à travers l’arrière-pays magnifique et sauvage de la Colombie britannique, mais aussi un saisissant périple à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Eldon raconte à Frank les moments sombres de sa vie aussi bien que les périodes de joie et d’espoir, et lui parle des sacrifices qu’il a concédés au nom de l’amour. Il fait ainsi découvrir à son fils un monde que le garçon n’avait jamais vu, une histoire qu’il n’avait jamais entendue.

Né en 1955 et mort en 2017, Richard Wagamese, est l’un des principaux écrivains indigènes canadiens. Il est l’auteur de treize livres publiés en anglais par les principaux éditeurs du Canada anglophone. Wagamese appartient à la nation amérindienne ojibwé, originaire du nord-ouest de l’Ontario, et est devenu en 1991 le premier indigène canadien à gagner un prix de journalisme national. 

indien ojibwa

Ce que j'en ai pensé :

Coup de coeur pour ce beau roman qui mêle nature writing et quête initiatique ! Et chapeau à la traductrice qui a si parfaitement rendu les paysages, les personnages et leurs émotions !

Si le thème est triste, il est cependant l'occasion pour l'auteur de raconter comment se tissent (et se détissent) les liens familiaux, de parler du destin et d'évoquer la vie rude et pourtant simplement belle de ces gens du fond du Canada pour lesquels parler de sentiments n'est pas une mince affaire et d'évoquer la perte de l'héritage ojibwa.

"Tout ce qui était indien, on l'a oublié, parce qu'on était occupés à survivre dans ce monde."


Il y est question de pardon, de remords, et évidemment d'amour (celui qui transporte, celui dont on a manqué) mais aussi de solitude et de déchéance.

"(...)  il n'y avait là que de la pitié pour une vie jalonnée de repères qui n'ont jamais eu d'autre fonction que de marquer les frontières des souffrances et des pertes, des malheurs et des regrets, rien qui ait pu lui apporter du réconfort au cours de ses derniers jours."

J'ai aimé tous les personnages : le père raté qui renoue, aux portes de la mort, avec ce fils qu'il a abandonné et qui témoigne d'une rare force de caractère, et "le vieux" dans toute sa bonté.

J'ai aimé imaginer le feu de bois du soir, la cabane en bardeaux, l'ours prêt à attaquer et les coyotes planqués, les bruits de la forêt et les truites du ruisseau, les couchers de soleil violet et rose. Tout est rendu avec poésie et justesse, dans une belle narration, dense et vive.

(et j'ai bien envie de trouver la recette de la bannique !) 

9 commentaires:

  1. Mmmm...tu me donnes envies de le découvrir celui-ci. Etonnant qu'il ne soit pas publié chez Gallmeister!

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  2. J'ai pensé la même chose !
    Il pourrait beaucoup te plaire ! Je te l'envoie ?

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  3. Je suis plus que ravie qu'il t'ait plu. Tu sais tout le bien que je pense de ce roman!!!

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    1. Tu aurais pu t'en douter non ? J'ai adoré de gamin qui apporte tant de lumière !

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    2. Mouais, mais ce n'était tout de même pas gagné!
      Je suis vraiment ravie!

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  4. Coup de cœur pour moi aussi, c'est vraiment un très grand roman !

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  5. Je viens de l'acheter et j'ai hâte de m'y plonger!

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