Ces rêves qu'on piétine - Sébastien SPITZER

Editions de l'Observatoire
Parution : 23 août 2017
304 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. L’ambitieuse s’est hissée jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu’elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s’enfonce dans l’abîme, avec ses secrets.
Au même moment, des centaines de femmes et d’hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s’accrochant à ce qu’il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d’une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille.
Elle aurait pu le sauver.
Elle s’appelle Magda Goebbels.

  Né en 1970, Sébastien Spitzer est journaliste et écrivain. 


Ce que j'en ai pensé :

Magda, la femme-modèle du régime nazi, Médée contemporaine qui participe à l'assassinat de ses propres enfants : un somnifère d'abord puis une capsule de cyanure, pour leur éviter la vengeance des Rouges qui reprennent Berlin quartier par quartier.

Fela, qui a fait la pute dans le camp où elle s'est retrouvée internée et a accouché d'Ava qu'elle veut protéger à tout prix de la folie de ses tortionnaires, ceux qui ont décidé de les parquer dans une grange avant d'y mettre le feu.
Lee, la reporter de guerre, américaine, ancien mannequin, qui découvre l'horreur des camps, qui n'a pas d'enfant.
Trois femmes, chacune d'entre elles forte et déterminée.

Et des hommes, brisés : Adolf Hitler malade en son bunker, Joseph Gobbels le boiteux fou de femmes, Aimé et Judah, mais surtout Richard Friedländer, le beau-père de Magda Goebbels qui lui écrira, en vain, et dont les lettres parviendront à Lee par le biais d'Ava, pour dire l'indicible, l'horreur...

Une lecture à plusieurs niveaux, témoignage de guerre ou plongée dans la psyché d'une femme terrible qui a tout fait pour échapper à sa condition jusqu'à devenir une incroyable walkyrie, jouant un jeu de dupes (Joseph est un pantin, Adolf Hitler un levier vers la richesse et la gloire), complice d'un drame mondial, actrice d'un drame familial.

Et puis, il y a la narration, alternant les points de vue, mettant en parallèle deux mondes différents, et la langue, brillante, maîtrisée, qui fait de ce premier roman (!!!) un livre épatant !

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