Les jours de Vita Gallitelli - Helene STAPINSKI

Editions Globe
Parution : 30 mai 2018
Titre original : Murder in Matera
Traduction : Pierre Szczeciner
336 pages


 Ce qu'en dit l'éditeur :

Helene le sait depuis l’enfance, il y a une criminelle dans la famille. Sa mère lui a raconté inlassablement la légende, en touillant la sauce tomate, en coiffant ses cheveux noirs, en la préparant pour la messe. Vita, son arrière-arrière-grand-mère italienne, a tué un homme à la suite d’une partie de cartes. Seule avec ses deux fils, elle a fui le Sud pour s’installer à Jersey City, en 1892.
Jusqu’à présent, Vita était une figure intimidante mais floue, comme la femme invisible des films de Scorsese ou Coppola. Mais, aujourd’hui, Helene a 39 ans. L’âge auquel Vita est arrivée en Amérique. L’âge auquel mouraient les femmes de sa région, à l’époque. Prise de panique à l’idée que ses propres enfants soient affligés du gène du crime qui, du grand-père voleur de homards au cousin
consigliere de la Mafia, coule dans leur sang, Helene décide de conjurer le sort.
Elle entreprend des recherches fiévreuses, de cimetières en archives, dans cette Basilicate jadis arpentée par les grands hommes, Pythagore, Spartacus ou Horace, mais ravagée, au XIXe
 siècle, par la misère, la famine, la malaria et le droit de cuissage du padrone.
Au bout de dix ans, au bout de ses voyages, au bout de son enquête, la vraie Vita l’attend.

Ce que j'en ai pensé :

Si l'on croit Carlo Levi l'écrivain ou  Francesco Rosi le cinéaste qui s'en est inspiré, le Christ s'est arrêté à Eboli. Sans doute parce que la Lucanie (l'ancien nom du Basilicate) était trop pauvre, trop dépourvue d'intérêt pour prolonger sa mission. 
Dans les trulli, les paysans subissent famine, malaria et droit de cuissage. Les femmes ne sont rien. 

Et pourtant, c'est sur les traces de Vita, l'arrière-arrière-grand-mère, qu'Helene l'américaine découvre un univers étranger au sien et tente de résoudre le mystère d'une légende familiale dont elle espère qu'elle n'a pas imprégnée les gênes de ses propres enfants : Vita serait une meurtrière.
C'est l'Italie profonde, l'Italie des laissés-pour-compte du Risorgimiento que raconte l'auteur : le silence qui lie les familles, la pression sociale, la honte et la misère, les morts qui faut laisser tranquilles et Dieu qui défend sa place face à la mafia.


Il m'a sans doute manqué plus de "distance", plus de souffle romanesque, l'auteur se détachant parfois assez peu de ce qui est son enquête généalogique, sa propre "autobiographie".
 Si j'ai aimé le personnage de Vita, fière et souvent presque arrogante, alors que celui d'Helene ne m'a pas intéressée... 
Je ne suis pas friande de cet aspect de l'américain(e) en quête de racines et d'identité, surtout quand il est traité à la la manière journalistique, mais, malgré tout,  l'ambiance m'a plu, cette immersion (parfois trop "touristique" mais non dépourvue de sensibilité) dans l'Italie du "fond de la botte" apporte un brin d'authenticité et de sincérité bienvenues.

4 commentaires:

  1. Rien pour me plaire dans ce que tu en dis. Et en plus je trouve la couverture pas attirante du tout !

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  2. L'Italie du "fond de la botte"! J'adore!

    Pas tentée du tout, moi non plus. Heureuse de passer mon chemin!

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  3. Il avait pourtant un bon potentiel mais il m'a manqué quelque chose.

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