Editions Métailié
Parution
: 3 mai 2018
Titre
original : Skuggasund
Traduction
: Eric Boury
304
pages
Ce
que dit l'éditeur :
Un
vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble
avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des
coupures de presse sur la découverte du corps d’une jeune
couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l’occupation
américaine.
Pourquoi
cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police
a-t-elle arrêté un innocent ?
Soixante
ans plus tard, l’ex-inspecteur Konrad décide de mener une double
enquête. Jumeau littéraire d’Erlendur, il a grandi en ville, dans
ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie
brute et faux spirite. Il découvre que l’Islande de la «
situation » n’est pas tendre avec les jeunes filles, trompées,
abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l’affaire
consommée, « tu diras que c’était les elfes ».
Un
polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes
dans un vertigineux jeu de miroirs. Où l’on découvre que les
elfes n’ont peut-être pas tous les torts et que les fééries
islandaises ont bon dos…
Ce
que j'en ai pensé :
Dernier
tome de la "Trilogie des ombres", cet opus en est sans
doute le meilleur, parce que, selon moi, il ressemble le plus à ce qu'écrivait
Arnaldur Indridason dans les enquêtes d'Erlendur. On retrouve avec
le plus grand plaisir l'ambiance particulière de l'Islande pendant
la Seconde Guerre Mondiale (et la "situation", les
islandaises séduites par les américains) et cette manière
particulière de mener l'enquête, sans soubresauts.
Il
y a là le charme du temps qui passe et qui n'efface pas toutes les
blessures, un cold-case qui ressurgit et fait remonter à la surface
d'étranges souvenirs, des regrets. L'ex-inspecteur Konrad, confronté
à son passé, à sa "honte" (son père est un escroc qui
s'est joué de la crédulité des autres via la médiumnité),
s'implique plus que de raison dans un fait divers qui a eu lieu en
1944 à Reykjavik.
L'intrigue
est pourtant "moderne", elle évoque le patriarcat, le
poids de la honte, la concupiscence des hommes et souvent leur
effroyable lâcheté, elle dessine en creux la condition féminine
(Rosamunda qui rêvait de s'affranchir en devenant couturière, les
filles séduites par les soldats et souvent honteuses de l'avoir
été..) et le rôle des croyances populaires dans la vie quotidienne
des islandais.
J'ai adoré et pareil, j'ai préféré celui-ci que j'ai trouvé aussi émouvant. Une belle trilogie !
RépondreSupprimerEt maintenant, on attend le retour d'Erlendur ?!! ;o)
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