La situation - Karim MISKÉ

 

Editions Les Avrils

Parution : 23 août 2023

256 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

France 2030. Kamel Kassim vit dans le quartier de Belleville et depuis trois mois, des affrontements entre coalition de gauche et milice d’extrême droite embrasent Paris et sa banlieue. Pour préserver ce qu’il reste de ses idéaux, Kamel évite de sortir de chez lui. Jusqu’au jour où une attaque au pied de son immeuble l’oblige à s’impliquer. Il plonge alors dans la noirceur d’un pays fracturé : ses rouages politiques, ses intrigues sinistres. Ses ultimes zones d’humanité qui aident à espérer.

Ce que j'en ai pensé :

Février 2030. Des membres de « La Ligue », groupuscule d'extrême-droite ultra-catho, ont fait irruption à l'Assemblée Nationale. La présidente, noire, a été pendue et tous les députés d'origine africaine ou maghrébine ont été tués. La guerre civile a obligé le Président de la République à trouver refuge à Chartres où s'installe le gouvernement tandis que l'Ile-de-France s'embrase et oppose «islamo-gauchistes », wokistes, bandes islamistes et groupes fascistes. La banlieue ouest de Paris est devenue une zone de non-droit où Uzi et Kalashnikov font régner la terreur.

Kamel, auteur de polars, s'est isolé chez lui jusqu'à ce terrible jour de mai où son univers et ses certitudes basculent…

Dans ce roman (qui, à l'éclairage des émeutes de juillet dernier semble bien loin d'une utopie), l'auteur brosse un portrait effrayant de ce qu'est en train de devenir notre société. Un monde de chaos, de terreur, où le racisme et les tous les extrémismes dessinent une image manichéiste des rapports humains.

Il donne à réfléchir sur la violence des hommes (et de leurs idées), sur le désir de vengeance et de revanche, mais apporte malgré tout une lumière, un espoir. Qui devient-on quand les fractures sociales et politiques génèrent une guerre civile ? Que reste-t-il d'humanité en chacun de nous ?

J'ai beaucoup aimé ce roman, non seulement pour les questions qu'il suscite, mais également pour le style de Karim Miské qui glisse, entre ces pages dramatiques, des références à la culture africaine, évoque la littérature et qui laisse espérer qu'il reste un peu d'intelligence chez l'homme.

Derrière ce roman qui prend souvent l'allure d'un thriller politique, j'ai apprécié le regard érudit et humaniste de l'auteur, sa faculté à faire alterner horreur et espoir, sa pertinence face à ce qui se noue dans les banlieues.

Merci à Babelio Masse Critique et aux éditions Les Avrils pour ce roman.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire