Editions
Folio
Parution
: 27 septembre 2012
192
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
«
Je n'ai jamais vu autant de corbeaux qu'autour d'Isabelle. Dès
l'aube ils noircissent les trois grands chênes qui dominent sa
maison. Ils restent là des jours à observer ses gestes, ses pas, la
douceur de sa vie. Je suis comme eux, je les comprends ». René
Frégni marche chaque jour sur des chemins où ses filles ont couru,
grandi, avant de partir vivre leur vie. Seul désormais, il sillonne
inlassablement une Provence brûlée par l'été et le gel. Dans un
décor âpre et sauvage, il croise d'étranges silhouettes ; un vieil
homme sans mémoire regarde comme des fantômes les arbres qu'il a
plantés, un truand qui a passé vingt-sept ans dans l'ombre des
prisons lui raconte les lambeaux solitaires et violents de sa vie,
une femme d'une mystérieuse douceur traverse des champs de neige
suivie, de loin en loin, par un nuage de corbeaux. Comme une suite à
Elle danse dans le noir , ce journal est un chant d'amour qui monte
des vastes déserts de pierre et de lavande que l'on découvre dès
que l'on quitte Banon, Manosque ou Moustiers-Sainte-Marie, un chant
mélancolique et lumineux ; un voyage parfois cruel vers la tendresse
et la beauté.
Manosque dans l'aube violette
Ce
que j'en ai pensé :
Comme
une sorte de journal intime, comme une ode à la Provence, à
l'amour, à la cruauté des hommes et des hivers.
« Nous
écrivons tous un jour ou l'autre dans un cahier pour réveiller la
partie de nous-mêmes qui ne s'exprime pas dans la vie, »
On
retrouve René FREGNI à Manosque et autour, attentif aux signes de
la nature, à ses beautés, aux émerveillements du quotidien : les
amandiers en fleurs, un bol de café, un feu de sarments au milieu
des vignes...C'est doux et délicat, presque plus féminin que
masculin. Ce sont un peu les mots de Giono mais avec un fond un peu
plus âpre, plus proche de la réalité des hommes.
Parce
qu'il y a aussi Alzheimer qui a enlevé Lili, le vieux monsieur,
parce qu'il y a aussi des hommes en prison qui écrivent, un
calibre.38 dont les balles se plantent dans un vieux chêne, parce
qu'il y a les corbeaux en plus des mésanges ou des pigeons que
nourrit la vieille dame de l'immeuble, et ce trio étrange qu'observe
le narrateur par ses fenêtres, une jeune fille qui grandit plus loin
et les librairies qui ferment...
« Le
printemps est une cathédrale de feuillage et de désir qui surgit
dans les ruines de l'hiver. »
Des
miscellanées poétiques ponctuent ce journal.
« (…)
j'écris comme je marche, au petit bonheur des chemins que trace mon
stylo.(...) »
« Je
ne suis ni pire ni meilleur que les autres, j’écris pour être
aimé, pour comprendre ce chaos, notre folie, pour retenir ceux qui
s’en vont. »
Il
faut se laisser bercer par les mots, prendre le temps et la lumière,
oublier la fureur du monde tapie dans les ombres, et errer sur les
chemins de Provence.
Parfait
!
Une balade en Provence qui a vraiment l'air de valoir la peine !
RépondreSupprimerMerci pour la découverte :)
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